vendredi, octobre 31, 2008

Ça m’a passé sous le nez…

…ce petit film de Spike Lee, intitulé CSA : The Movie. Sorti dans les clubs de location il y a deux ans, ce faux documentaire de la BBC est diffusé sur une chaîne des États Confédérés d’Amérique. On y raconte l’histoire des CSA, depuis la victoire des États du Sud contre ceux de l’Union, lors de la guerre civile américaine, grâce à l’aide de la France et de l’Angleterre, jusqu’à ces dernières années, avant l’annonce de la candidature du président Fauntroy. On ne pouvait imaginer pire, comme histoire des États-Unis réécrite. La défaite du Nord contre le Sud, la fuite et l’exil d’Abraham Lincoln au Canada, l’avènement de l’esclavage à la grandeur du territoire américain, la fuite d’une partie de la population au Canada (qui devient par la suite un adversaire, voire un ennemi, pour ses politiques abolitionnistes), surtout des Noirs et des progressistes, nous donne un tout autre monde inimaginable. Au moment de la diffusion de ce documentaire, celui-ci est entrecoupé de publicités nous donnant un aperçu de ces États Confédérés. Le racisme et l’encouragement au maintien la servitude sont érigés en valeurs absolues de ce pays, où l’on donne des noms comme Niggerhair à une variété de tabac, ou encore on utilise des stéréotypes envers les Noirs pour publiciser une chaîne de restaurants ou un dentifrice. Le plus troublant, c’est qu’on apprend juste avant le générique que ce sont de véritables marques ayant déjà existés, certaines jusque dans les années 60…

Bien sûr, le film souffre d’un côté extravagant et porté à certaines exagérations ou images caricaturales d’une société rétrograde, demeurée dans ses préjugés d’un autre siècle. Pourtant, on ne peut que frémir un peu, en imaginant qu’un tel pays aurait pu exister, tout près du nôtre. Un pays ressemblant à l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, avec un empire en plus : les États Confédérés, apprend-t-on dans le film, ont vraisemblablement eu pour but d’étendre leur domination au Mexique et à toute l’Amérique du Sud, advenant la victoire décisive sur les États de l’Union. Ce pays aurait maintenu les femmes sans droit de vote ni aucun autre droit : dans un contexte où il existe des esclaves, les femmes blanches ne travaillent pas. On apprend aussi la façon dont ce pays s’est sorti de la crise des années 30 (l’esclavage, évidemment), de même que sa non-intervention durant la Seconde Guerre mondiale, étant donné le pacte qu’il a conclu avec l’Allemagne nazie… Ça ne l’a pas empêché les Confédérés de faire une attaque préventive (tien?) contre le Japon et d’envahir ses territoires du Pacifique en 1941, en envoyant des milliers d’esclaves sous les armes, avec la promesse d’une libération… qui ne viendra pas.

Je vous suggère donc de regarder ce petit documentaire, advenant que vous le trouviez à votre club près de chez vous. Je l’ai obtenu d’un Cluc Vidéotron, alors Ça ne devrait pas être difficile.

Fichtre, encore des élections…

Il faudra qu’on s’y fasse, une autre campagne électorale nous attend, immédiatement après celle qui se termine aux États-Unis. Une chose est certaine, on risque de ne pas voir plus d’enthousiasme que durant la campagne électorale au niveau fédéral. Et pourtant…

Je ne verrai Louise Harel comme ma députée, elle a indiqué; qu’elle ne se représentera pas aux prochaines élections. Bien que je n’aie pas voté pour elle en 2007 mais bien pour le candidat de Québec Solidaire (Gabriel Chèvrefils), je l’ai quand même apprécié à certains égards. Nul doute, mon comté va être très convoité par les éventuels candidats péquistes. Peu importe l’issu du scrutin, je vais donc avoir un€ nouveau(elle) député€ la prochaine fois.

Un encouragement : cette fois-ci, tout dépendamment comment votre député vous représente, s’il s’agit d’un adéquiste du genre hargneux, qui croit avoir été élu par sa personnalité rayonnante ou encore, par ses idées innovatrices… sacrez-le donc dehors! Après avoir vu la réaction du désormais ex-député conservateur Luc Harvey et le plaisir que ça m’a fait de le voir s’en plaindre, j’aimerais bien revivre l’expérience, avec Simon-Pierre Diamond et le voir perdre son siège et la face…

Si ça vous intéresse…

Cradle of Filth a fait paraître son nouvel album mardi dernier, Godspeed On The Devil's Thunder. Je devrais me le procurer bientôt, je sais déjà aussi que le groupe reviendra à Montréal l’an prochain, avec nul autre que Satyricon. En attendant, il existe déjà un clip, pour ce nouvel album.



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vendredi, octobre 24, 2008

Recevoir une brique au visage...

C’est décidément à la mode, par les temps de dépression économique. Hier soir, tout en faisant ma vaisselle, j’apprenais avec surprise la défection de deux député de l’Union nationale créditiste (ADQ) vers le Parti libéral. L’autre surprise de la soirée, ce fit le mea culpa d’Alan Greenspan, ci-devant président de la « Fed », la Réserve fédérale des États-Unis, l’équivalent de la Banque du Canada, l’institution de la monnaie canadienne. Il ne m’en faut pas beaucoup pour inspirer quelques lignes et des expressions surannées…

Quand le navire coule, les rats quittent le navire…

Vieille expression que celle-là. Ça n’a pas empêché deux caricaturistes de reprendre le thème du navire sombrant…







Dans cette histoire de défection, je n’ai pu m’empêcher d’être étonné de la réaction du chef de l’ADQ et de ses députés. Mario Dumont avait l’air moindrement fâché, n’hésitant pas à s’en prendre à ses anciens députés en insistant sur leur couardise devant de mauvais sondages (il a utilisé l’expression « faire dans leur culotte »…ce n’est pas un langage d’un chef de parti!); le député anti-environnemental Simon-Pierre Diamond, un type pourtant habitué à magouiller malgré son jeune âge, n’a pas hésité à traiter ses ex-collègues de « personnes vendant leur corps aux plus offrant ». Le plus surprenant a été le député de Montmagny-L’Islet admettre que plusieurs autres avaient été approchés par le Parti libéral; lorsqu’on lui a demandé si lui-même avait eu des offres de passer de l’autre côté, il a répondu « Malheureusement, non »… ça en dit long!

En fait, dans le contexte où le programme économique de L’ADQ n’est pas très différent de celui du PLQ, voire du Parti québécois, que la réforme constitutionnelle n’est pas à l’ordre du jour pour permettre aux adéquistes de définir leur « autonomisme », on se demande bien ce qu’il peut apporter, en tant que « gouvernement en devenir ». Ajouter à ces défections la piètre défense des dossiers importants par la députation adéquiste, peu portée à se démarquer des performances du chef et de sa garde rapprochée, de même que l’organisation plutôt inexistante sur le terrain, tant l’élection de ces députés sont le résultats de la campagne nationale et non des campagnes locales.

Les deux compères de la défection...

Un autre élément m’a frappé ce matin, à la suite de cette double défection. C’est ce commentaire suivant l’article de Robert Dutrisac, paru dans Le Devoir, à propos de la défection. Intitulé « Avoir le courage de ses convictions », l’auteur, P. Mario Charpentier, vice-président de l’exécutif national de l’ADQ, est un plaidoyer sur la viabilité et la légitimité de ce parti politique. Le texte est assez banal, sauf sur quelques points. D’abord, bien que mon propre style d’écriture ne peut être cité en exemple, le texte de M. Charpentier est assez mal écrit et semble être le brouillon d’un texte plus officiel. Ça peut se comprendre, étant donné qu’il suit de quelques heures le départ des deux députés. Pourtant, il porte aussi des éléments qui m’apparaissent gênant, surtout si on prétend être à un poste aussi important. Je retiens entre autre le fait que M. Charpentier a écrit le mot « lobéistes », au lieu de « lobbyistes », trahissant ainsi une méconnaissance du sens du mot. Sur le fond, le titre est une reprise intégrale de celui du livre de Mario Dumont, paru en 2005. Si le commentaire de M. Charpentier avait pour but de démentir l’idée que l’ADQ est le parti d’un seul homme, son chef, il s’est trahi en choisissant ce titre. Le côté assez flou de son texte révèle également celui qui habite les militants de ce parti, lorsqu’ils tentent d’expliquer les raisons de leur implication au sein de l’ADQ. M. Charpentier dit qu’il s’aligne désormais avec cette formation pour défendre la classe moyenne, mais il affirme du même souffle que celle-ci est opposée au corporatisme et au syndicalisme… la nuance aurait été nécessaire, mais on peut pardonner à son auteur de l’avoir écrit sur l’impulsion. Encore faut-il l’avoir signé en son nom personnel et n’engage que lui, mais il a ajouté la qualification de son poste, le désignant loin de la qualité de membre d’un exécutif local…

Nul doute que le conseil général de l’ADQ va être un peu morose, en fin de semaine. C’est pourquoi Mario Dumont va proposer de rouvrir la constitution canadienne…

Tomber de haut

Désormais, lorsque j’entendrais cette expression, j’aurai une petite pensée pour Alan Greenspan. L’ex-président de la « Fed », dont le mandat a duré près de vingt ans, s’est fait connaître pour sa foi sans faille envers les mécanismes du marché et l’absence de réglementation dans le domaine financier. Il est passé devant la commission sénatoriale, afin de tenter d’expliquer la nature de la crise financière actuelle. Ses déclarations se sont voulues alarmistes, mais j’ai surtout retenu sa déconvenue, devant l’échec de la théorie économique auquel il s’est référé depuis toujours. Néolibéral convaincu, disciple (et amant, dit-on…) de la « philosophe » Ayn Rand, la maîtresse à penser des libertariens, Alan Greenspan a tenue encore récemment ce discours :
« J'ai une idéologie. Mon opinion est que des marchés libres et concurrentiels sont de loin la (meilleure) façon d'organiser les économies, sans équivalent. Nous avons essayé la régulation, aucune n'a véritablement marché ».

Devant la crise, Greenspan a qualifié la crise de « tsunami », tel que l’on en voit un par siècle. Il a dû admettre que son obstination à ne pas réguler les échanges financiers et maintenir les taux d’intérêt très bas, en conservant une confiance aveugle envers les différents acteurs sur leur capacité à se contrôler, a été sa plus grande erreur. Plus concrètement, il a désigné l’excès des crédits subprimes, afin de réintégrer un maximum de consommateurs peu solvables dans le marché, comme étant la faille du système. L’appât du gain rapide d’un trop grand nombre d’institutions financières, surtout les banques, ont alourdi le poids de ces prêts insolvables sur l’ensemble du système financier, d’où son éclatement et la perte de confiance de tout le monde, sans compter la disparition de centaines de milliards de dollars en valeurs virtuelles et les économies de millions d’épargnants.

Bien peu d’entre nous, critiques de la mondialisation et du néo-libéralisme, peuvent se targuer d’avoir une formation d’économiste, encore moins d’avoir la reconnaissance et le prestige d’Alan Greenspan. Pourtant, je peux affirmer avoir « prévu » cette crise, peut être pas ultime mais inévitable, tant on pouvait observer certains symptômes, dont le ralentissement de la consommation ou la hausse vertigineuse du prix du pétrole. Les dernières nouvelles sur la production mondiale sont décourageantes, notamment en Asie où l’écho de fermetures d’usines en Chine (!) nous est parvenu. Du temps où le militantisme contre la globalisation avait atteint son zénith, suite aux événements de Seattle (automne 1999), nous protestions contre l’application de la déréglementation sur l’ensemble des sphères de la société, comme si la santé et l’éducation devait désormais être considérée comme une marchandise. Nos protestations ne furent pas vaines, imaginez si nos grands théoriciens néolibéraux avaient vraiment atteint leur but… Je me rappelle de cette métaphore, lors d’une manif de l’Opération SalAMI (groupement québécois opposé au projet de l’AMI, Accord Multilatéral sur les Investissements) : la mondialisation était perçue comme un processus où pour faire avancer une locomotive de plus en plus vite, on devait éliminer les freins, la direction, l’équipement de sauvetage, les freins de secours, en nous faisant croire que le mur que l’on apercevait devant n’existait pas…

Alan Greenspan, tentant de convaincre son auditoire...
Et ce soir…

Je vais voir le spectacle de Kataklysm, avec Eluveitie et Keep of Kalessin, au Medley. Les deux derniers groupes valent la peine de regarder un peu les clips qui suivent…



Keep of Kalessin


Eluveitie

jeudi, octobre 23, 2008

Une controverse justifiée.

L’Université de Chicago est aux prises avec une controverse peu commune, aggravée par les récents déboires économiques mondiaux. Des dirigeants de l’université ont planifié la construction du « Milton Friedman Institute », un projet de plus de 200 millions de dollars, en l’honneur de l’influent économiste dont les théories ont inspiré les dirigeants conservateurs en matière économique, Ronald Reagan, Margareth Thatcher, Brian Mulroney et possiblement Stephen Harper, pour en nommer quelques uns. Il s’est employé à justifier le laisser-faire économique et la réduction de l’État aux seules fonctions régaliennes, la loi et l’ordre en somme. Or, dès l’annonce de ce projet en juillet, afin d’assurer les assises de l’institution dans les domaines de l’administration, des affaires et du droit commercial, un vent d’opposition a soufflé sur le campus, ralliant un très grand nombre d’étudiants et surtout une pétition signée par plus d’une centaine de professeurs. Cette opposition a été motivée par l’orientation univoque appréhendée de cet institut, animée par la vision du monde de Friedman, dont la carrière s’est passée essentiellement à cette université. L’homme, de son vivant, a suscité bon nombre de controverses, non pas seulement par ses opinions économiques radicalement à droite et son obsession envers la responsabilité individuelle, « seule garante de la liberté », il a été le coordonateurs des économistes envoyés au Chili dès 1973, suite au coup d’État mené par les militaires sous les ordres du général Augusto Pinochet, contre le gouvernement élu de Salvador Allende.


Friedman et le général Pinochet...


La semaine dernière, le projet a pris du plomb dans l’aile. Le comité de l’université chargé du projet, toujours désireux de rendre hommage à leur « illustre professeur » (on a donné aux théories de Friedman le nom d’« École de Chicago » …) s’est fait opposer un argument de taille. La question est venue ainsi : est-il vraiment opportun de célébrer la mémoire du père du néo-libéralisme américain, dans le contexte où ses théories économiques se sont effondrées avec les marchés? Pire, l’application de la réduction de l’État par vingt-cinq années d’administration conservatrices a mené non seulement à cette crise actuelle, mais n’ont pas donné de résultats pour la grande majorité de la population.Le bilan est catastrophique : l’écart grandissant entre une petite minorité très riches et une large population s’appauvrissant, la lente disparition de la classe moyenne, l’inefficacité des services privatisés ou semi-privatisées dans des contextes d’urgence (ex : l’ouragan Katrina en Louisiane), l’absence d’assurance-santé pour plus de 50 millions d’Américains incapables de se payer des assurances privées, les scandaleuses rémunérations des PDG d’entreprises pourtant déficitaires, l’irresponsabilité des principaux acteurs du krach des hypothèques, etc. ont amené une sérieuse remise en question de ce modèle économique. Le débat semble se diriger vers un conflit larvé, entre partisans et adversaires du projet.

Cette remise en question des théories du laisser-faire est une excellente nouvelle, surtout si le débat se passe sur les terres d’où elles proviennent. L’attribution du « Prix Nobel » à un des économistes les plus opposés au « laisser-faire » économique, Paul Krugman, a sonné la charge. Assistons-nous à la fin de la « révolution conservatrice »? L’élection présidentielle très prochaine nous en indiquera davantage…



lundi, octobre 20, 2008

Il est parti!

À cette heure-ci, je viens d'apprendre que Stéphane Dion, ci-devant Père de la loi sur la « clarté référendaire » et ex-chef de l’Opposition a pris la porte. En attendant, il va se faire tranquille, dans sa maison de Stornoway...

jeudi, octobre 16, 2008

Allez ouste, du balai!

Un de ceux dont je me réjouis de sa défaite électorale, le conservateur Luc Harvey, est un mauvais perdant. Le voilà qui accuse tout le monde pour avoir perdu sa job, il veut même poursuivre son adversaire bloquiste, qu'il accuse de diffamation. Pour un type qui a agi désagréablement tout au long de son mandat, en faisant preuve d'une arrogance détestable, il ne manque pas d'air...

Le candidat défait, ramenant sa grosse télé chez lui. Il va avoir le temps de la regarder...

Ce n'est certainement pas avec un individu pareil que le Québec "prend des forces"!

Bravo aux électeurs du comté de Louis-Hébert!

mercredi, octobre 15, 2008

Mes impressions post-électorales.

Comme plusieurs d’entre vous, je ne suis satisfait qu’à demi des résultats électoraux. Oui, j’avais prévu revoir un gouvernement conservateur minoritaire mais pas ainsi, renforcé de plusieurs sièges en Ontario et en Colombie-Britannique. Au long de cette soirée, assis devant mes télés (celle de la cuisine et du salon, dépendamment de la réception variable avec les antennes, même pour Radio-Canada…), j’ai vécu quelques émotions, plus souvent négatives que positives.

Tout d’abord, je dois quand même présenter mon point de vue. J’ai voté pour la sixième fois pour le Bloc québécois, depuis que j’ai le droit de vote. Indépendantiste, je n’ai jamais pu me situer dans un pays comme le Canada autrement qu’opposé au fédéralisme tel que pratiqué depuis la Confédération. Du plus loin que je me souvienne, outre la peine que j’ai eu lors de la défaite référendaire de 1980 (j’avais neuf ans), le rapatriement de la Constitution opéré par le gouvernement Trudeau en 1982 a définitivement exclu de mon esprit cette possibilité de me voir en tant que Canadien. L’histoire m’a ensuite appris que cette lutte d’émancipation de ma nation s’inscrit sur la longue durée et que l’adversaire, le gouvernement canadien et ses valets francophones, fait tout en sont pouvoir pour l’écraser. C’est aussi simple que cela.

Dans le contexte où la question nationale n’a pas été tellement évoquée durant cette campagne électorale, mon vote était déjà acquis au Bloc. Comme bien des camarades de Québec solidaire, j’ai été tenté de voter pour le Nouveau parti démocratique (NPD), son programme a des éléments intéressants, mais en somme, le parti est définitivement voué à la centralisation des pouvoirs et l’assujettissement des provinces à des normes nationales définies par l’État central. D’autres ont voté pour le Parti communiste du Canada (PCC), ou encore le Parti marxiste-léniniste du Canada (PMLC). Je reproche au premier son programme figé d’une époque révolue, plus près de la pose que d’un militantisme véritable; quant au second, il s’agit d’un parti politique dont le dogmatisme l’a définitivement relégué à la marge. Je sais que ma critique est courte, mais il a peu à dire de ces partis, tant ils n’ont qu’une présence plus que négligeable sur la scène politique.

J’ai donc voté pour le Bloc et son candidat dans mon comté, Réal Ménard, un homme que j’estime et qui travaille fort pour ses concitoyens. Je l’écris sans tomber dans l’automatisme apparent de la formule, ce politicien mérite son siège, beaucoup plus que d’autres…

…parce que sincèrement, certains élus ne méritent pas du tout leur élection. Non pas que je conteste le fait qu’ils ont été choisi par la majorité des votants de leur comté, mais franchement, ça me fait toujours une drôle d’impression, de savoir qu’un tel a été élu :

Justin Trudeau (Parti libéral) : les gens du comté de Papineau, habitués d’envoyer des libéraux au Parlement, avaient choisi d’envoyer en 2006 madame Viviane Barbot, une ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec. Le choix était intelligent, d’autant plus qu’ils se débarrassaient d’un politicien arrogant et prétentieux, en la personne de Pierre Pettigrew. Peut être qu’ils s’ennuyaient du genre de député-poseur peu habitué à leur quotidien, ils ont donc envoyé un type, le « fils de ». Un individu dont les journaux au Canada anglais ont fait un genre de « prince », comme son père l’a fait en s’affublant d’accoutrements ridicules. Dans le cas du fils, sa petite gueule de star bien « pipole » suffit. Mes habitent qui habitent le comté n’en reviennent pas, si je me fie sur leurs réactions lues sur le site Facebook. Il reste maintenant à savoir s’il apprendra à se la fermer, cette belle petite gueule, pour éviter à son chef (ou à l’éventuel successeur, m’est avis que l’actuel va probablement prendre la porte rapidement…) de se retrouver dans le trouble.

Maxime Bernier (Parti conservateur) : c’était prévisible, les Beaucerons l’ont réélu, leur grand champion. Le politicien le plus insignifiant qu’il m’a été permis de voir au Canada depuis André « le gros » Ouellet va retourner dans une officine très rapidement, du fait de sa large majorité. Quand je l’ai entendu répéter son mantra libertarien à la télévision, au lieu de répondre à la question du journaliste de Radio-Canada, soit « je vais défendre la responsabilité individuelle et la liberté individuelle », je me suis dit qu’on va pas s’ennuyer avec lui. Dans cette période où l’économie chancelante vient de démentir les convictions de ce grand prétentieux, on va bien rire, lorsqu’il tentera de défendre les projets de déréglementations qu’il garde quelque part, dans ses boîtes. Quant aux gens de la Beauce, ce n’est pas surprenant de les voir voter pour ce type. Il n’y a pas plus américanisée au Québec que cette région, fière de son pragmatisme anti-intellectuel et sa soumission à ses entrepreneurs locaux. Le paradis de la PME et des petits chefs…

Envers la Beauce, j’ai imaginé la pire vision, pour ses habitants : deux gars qui s’embrassent en plein centre-ville de Saint-George. Ouf! L’émeute garantie, dans cette région uniformisée au maximum. J’exagère et je beurre épais… mais de longue date, cette région est pour moi la plus refermée sur elle-même, avec une vision rétrograde du monde. Au CEGEP, à Lévis-Lauzon, les Beaucerons vivaient en vase clos, ne se mêlaient pas beaucoup aux autres jeunes des autres régions et avaient une idée fixe : en finir au plus vite avec les études, se trouver une job payante dans leur région, pas loin de papa-maman et de leur gang, pour se caser rapidement. Parce que du travail, il en a dans cette région, du moins pour l’instant…

André Arthur (indépendant) : Portneuf, une région où j’ai passé une grande partie de mon enfance, a choisi à nouveau d’envoyer comme député le pire démagogue que nous avons connu au Québec. Il est quand même juste de rappeler la faible majorité que cet individu a obtenu cette fois-ci, peut être parce qu’il ne fait pas le travail que ces électeurs lui ont demandé. En effet, l’homme au nœud papillon, qui cumule également l’emploi de chauffeur d’autobus et de grand gueule, hormis la commission où les conservateurs (son amitié avec Maxime Bernier l’a sans doute aidé) l’ont nommé, ne fout absolument rien avec son emploi de député. Pire, il s’en est vanté. Peu visible à la Chambre des Commune, où il doit se confondre avec les rideau, il a déjà indiqué qu’il animerait une émission à TQS, où son public d’aigris et de frustrés pourra l’entendre dire ses diffamation et sa haine de la démocratie.

Quand même, je n’ai pas retenu que du négatif. Hier soir, j’ai bien apprécié le fait que les gens de Vaudreuil-Dorion ont choisi Meili Faille du Bloc québécois, plutôt que Michael Fortier, le ministre autoproclamé « de Montréal » dans le cabinet Harper. Après l’avoir vu promener sa caravane avec le panneau des « coûts » du Bloc, une insulte aux électeurs québécois, qu’il ne s’étonne pas de se retrouver toujours sans siège… d’autant plus qu’il a démissionné du Sénat! Idem pour la réélection de Thomas Mulcair, un politicien capable et fort de ses convictions. Ça va peut être en faire sourciller quelques uns, mais je ne suis pas mécontent de la réélection de Denis Coderre. Une autre défaite bien appréciée est celle de Luc Harvey, un des députés conservateurs de la région de Québec, celui-là même qui s’est fait traiter d’imbécile dimanche dernier par Gilles Duceppe. Cet désormais ex-député n’était utile que comme backbencher, ce boulot consistant à gueuler n’importe quoi envers les députés de l’opposition. Sa défaite est bien méritée. Dommage que sa collègue Josée Verner ne l’a pas suivie…

Et puis après…

Il est encore trop tôt pour imaginer des scénarios, dans le contexte de la réélection d’un gouvernement Harper minoritaire. La seule avancée que je fait, c’est que rien ne va changer. Stephen Harper nous a déjà habitué à en prendre large, même en pareille situation. Peut être n’osera-t-il pas aller de l’avant avec des projets de loi trop controversés, malgré la faiblesse de l’autre parti « naturel » de gouvernement.

Il paraît que finalement, nous n’auront pas d’élection cette automne au Québec. Maudite bonne nouvelle! Deux élections de suite, ça aurait été trop pour les électeurs québécois. Dans le contexte de la très faible participation au scrutin, le geste du gouvernement Charest aurait été très imprudent de sa part, même si on le dit gagnant. Et les élections américaines vont prendre toute la place, désormais…


lundi, octobre 13, 2008

Comment ai-je pu les avoir écouté jusqu’au bout?

En deux jours, je suis tombé sur deux exemples bien de chez nous, de cette sous culture de fond de poubelle qui sert de source d'arguments à un nombre malheureusement trop grand d'individus. Ça tombe bien, on est en période électorale et il semblerait que ces interventions devaient servir à supporter le Parti conservateur. Du moins des aspects de leurs politiques.
Le premier extrait est une partie d'une émission du matin de CJMF, une station concurrente de CHOI de Québec, là où a sévi Jeff Filllion. C'est par hasard, sur le blogue de Lawrence que j'ai trouvé cet extrait, il en revenait pas lui non plus. J'avoue que je ne m'attendais pas à une intervention de cette sorte de la part d'un animateur de radio, Sylvain Bouchard, même si celui-ci se fait une émule de Fillion, histoire de se constituer un auditoire important et les profits qui s'en suivent, du moins à Québec...



Sylvain Bouchard, un fasciste qui s'ignore?

L'autre provient d'un type plus connu, Jean-François Plante. Animateur de radio sur Internet, ancien candidat adéquiste qui a été obligé de se retirer, lors des dernières élections, suite à ses commentaires désobligeants envers les victimes de la tuerie de Polytechnique (il prétendait que le souvenir de cet événement sert un complot féministe, quelque chose du genre...) et toujours membre de la commission politique de l'Union nationale créditiste (ADQ). Sans aucun doute, c'est aussi un partisan conservateur, échaudé par le fameux sketch de Michel Rivard, avec Stéphane Rousseau et Benoît Brière. Il s'est senti investi d'une mission, soit de répondre aux « artiss ». Comme vous pourrez l'entendre, sa vision est limitée à celle du marché. Je lui ai laissé un commentaire, pour lui indiquer comment son rôle de bouffon est indispensable... surtout pour nous aider à prouver lorsque des idiots fascistes de sa trempe sont moins visibles, il nous en faut un comme lui pour conserver notre vigilance...

jeudi, octobre 09, 2008

Les économistes, des scientifiques?

L’économie s’est fait passer pour une science pure, mathématique, sur laquelle on pouvait aller jusqu’à prédire les choix des êtres humains, . Sur le site de l’Institut de la Vérité économique révélée (IEDM), c’est le genre de fadaises que l’ont retrouve, sous des dénominations pompeuses de « recherches » et « analyses », comme cette preuve par l’économie sur les choix amoureux, essentiellement motivés par les instincts de profitabilité et mues sous l’inévitable logique du marché, qualifiée de « naturelle ». La brillante recherche de l’actuel président du Conseil du Patronat du Québec, Michel Kelly-Gagnon, en dit long sur l’état d’esprit des ayatollahs de l’économisme, quand c’est le temps de prouver leur infaillibilité. Cet autre texte de Kelly-Gagnon en dit long sur son inénarrable propension à écrire de sinistres imbécilités. Il aurait mieux fallu qu’il étudie l’économie... En effet, cet avocat patronal n’est rien de plus qu’un de ces nombreux idéologues néolibéraux ayant servi longuement à mentir et tromper tout le monde, sur la justesse de leurs analyses…

…et ils n’ont même pas été foutu de voir venir la crise boursière actuelle.

Je me demande si le « grand » Gary Becker, ce prix « Nobel d’économie » qui prétendait pouvoir étendre l’analyse économique à toutes les activités humaines, ne devrait pas se cacher sous un tapis, en attendant que la crise passe. C’est bien beau d’appliquer la grille d’analyse néolibérale à toute forme d’étude, encore faut-il avoir la capacité de prévenir l’éclatement des bulles spéculatives et prévenir les chutes boursières, les mêmes qui affligent non seulement les institutions financières, mais par le fait même des millions d’épargnants à travers le monde. La suprême prétention de Becker et de ses disciples à tout déterminer par l’économie devrait être désignée comme une des causes de cette chute.

En effet, comment expliquer autrement la confiance aveugle et illimitée envers la science économique, devenue pratiquement la seule science humaine, brandie impérieusement par ces économistes des quotidiens, du genre de Claude Picher de la Presse? Des années de conditionnement par de graves types cravatés, sérieux et bien mis, qui viennent vous dire les vérités économiques du genre « déréglementation à tout crin », « privatisation », « efficience naturelle du marché » et autres solutions rétrogrades devenues des « idées pour enrichir le Québec » (comme l’indique l’en-tête de l’IEDM…), ont amené bon nombre d’épargnant à espérer une retraite dorée, en faisant confiance à l’ascension sans fin des courbes de croissance dans le contexte néolibérale. Pour les moins sophistiqués, ils pouvaient se rabattre sur la démagogie de Nathalie Elgrably, dont les insanités publiées dans les journaux de Quebecor l’ont promue au Fraser Institute. N’empêche, je les voir d’avance en train de démontrer, avec toute l’imbécilité dont ils peuvent, que ce sont encore une fois les « entraves » de l’État et la « réglementation étouffante » qui ont permis cette crise…

Pour d’autres, plus perspicace et moins attachés au dogme, ils vont admettre la validité de l’intervention de l’État en temps de crise… comme si l’absence de réglementation n’a justement pas empêché cette sinistre farce qu’est l’éclatement de cette bulle spéculative! Je suis curieux de revoir où Alain Dubuc avait écrit, dans son grand ouvrage de la vérité révélée (« Éloge de la richesse », aux éditions Gesca...), le contraire de ce qu’il prône désormais ces temps-ci, dans son journal. Notre chantre du libéralisme à tout crin des journaux de Gesca/Power Corporation pourrait au moins avoir l’humilité de se rétracter. Je peux toujours espérer…

Pour reprendre une comparaison entendue ailleurs, les économistes du type néolibéral dont nous avons subi les grandes leçons viennent de voir la confiance du public à leur égard baisser à la hauteur des météorologues, bien sûr ceux qui se servent encore des grenouilles avec une échelle, dans un bocal…

Pour rire…

Aller voir cette superbe parodie du débat des chefs, sur le site des Recycleurs. Rigolade garantie…



mercredi, octobre 08, 2008

Si ça peut vous aider à convaincre votre beau-frère de ne pas voter pour les conservateurs…

…j’ai bien apprécié ce texte de la romancière Margaret Atwood, qui s’explique limpidement sur son choix d’appuyer… le Bloc québécois, si elle était au Québec. La dame ne manque pas d’humour et surtout, elle rappelle certains faits concernant la carrière politique pas si lointains de Stephen Harper.

Idem pour cette intervention d’un individu dont je n’ai pas tellement admiré lorsqu’il était actif en politique, le sénateur libéral Serge Joyal. Un monsieur de la haute société, avec quand même un certain franc-parler. Je me souviens qu’il avait déjà rabroué un collègue de son propre part, Donald Jonhston, en le traitant de « Rhodésien de Westmount », pour qualifier ses interventions motivées par les seuls intérêts des anglophones riches de l’ouest de l’île. Cette lettre ouverte est un vibrant plaidoyer envers les arts et une attaque directe contre les partisans acharnés des coupures dans le domaine culturel. Les qualificatifs qu’il emploi pour les décrire sont pertinents, de même que sa démonstration de la logique poussif employée par eux.

Enfin, que dire de ce court vidéo de Bob « Elvis » Gratton, ci-devant partisan de Jean Chrétien, converti au conservatisme harpérien? Le voici venu nous donner avec émotions ses arguments pour élire un gouvernement conservateur majoritaire :



jeudi, octobre 02, 2008

Le lendemain du débat.

J’avais prévu une soirée occupée, hier soir, je n’ai pas été déçu. D’une part, je voulais regarder le débat entre les chefs des cinq principaux partis sur la scène fédérale, tout en passant au scanner des vieilles photos, mon ordinateur étant dans le salon. Mon ami Frefon s’est invité chez moi, suite à sa visite chez le dentiste, afin de passer un peu de son mal sur Stephen Harper. Il n’a pas été déçu.

C’est le sujet du jour, ce sacré débat télévisé des chefs, animé cette fois-ci par Stéphane Bureau. La formule a été très différente, la table et le rapport presque personnel entre les chefs (ça été remarquables, cette interpellation par leur prénom et « l’obligation » de chacun à dire du bien de son voisin de gauche…) m’a fait passer une soirée moins ennuyante que prévu. Mieux encore, voir le chef des conservateurs recevoir les coups des quatre autres, ça m’a fait bien plaisir. Frefon, dont le mal de dent l’avait rendu irritable, sacrait sur le fait du vote majoritairement acquis aux conservateurs dans la région de Québec, Lévis et dans la Beauce. «Cibouére, ils doivent ben le voir, le Harper, quand il ne veut même pas répéter ce qu’il vient de dire en anglais, sur les artistes »… au même moment où ce dernier, revient sur l’appel à la mobilisation lancée lors du gala des Gémeaux, « les robes de gala subventionnées par le gouvernement », avec cet air de gars qui cache mal ses mauvais coups. Je lui ai rappelé que dans notre ancienne région, il n’est pas rare de rencontrer quelqu’un dont le mépris des arts va jusqu’à lui faire dire « ben si ça marche pas pour eux-autres, qu’ils se trouvent une vraie job, câliss de béesses parasites! ».

C’est en effet dans notre ancienne région que ce débat ne devrait rien changer sur les intentions de vote. Même si les sondages indiquent la sortie rapide des adéquistes hors de l’Assemblée nationale pour des raisons précises (positions jugées trop à droite, incompétence des élus, gaffes…), cela n’empêchera pas une répétition des résultats de 2006. On avait parlé à l’époque du « mystère de Québec », chose dont moi et Frefon avions une idée précise. Nous ne sommes pas partis de cette région pour rien, avec l’idée de ne plus revenir y vivre…

Notre assiduité devant le débat a été assez imparfaite, nos commentaires et mon occupation à scanner mes photos nous a fait perdre quelques échanges, mais nous avons quand même remarqué la capacité du chef libéral à se démarquer. Malgré qu’il n’aura pas une carrière politique plus longue que Paul Martin à la tête de son parti, il pourra toujours se souvenir d’avoir bien paru au moins une fois, dans cette campagne… J’ai bien aimé aussi les interventions très pertinentes de Gilles Duceppe, son calme et sa capacité d’argumenter. Il a même été étonnant de voir l’appui que se sont fait les chefs libéral et bloquiste pour contrer leur adversaire conservateur. Ce dernier nous a paru jouer sur un mode programmé d’avance, le sourire en coin indélogeable et un ton de voix d’hypnotiseur. Le problème pour lui a surtout été qu’il n’a pas répondu à la majorité des questions et qu’il n’a pas la décence de regarder ses interlocuteurs en face. Même s’il a tenté de défendre son projet d’assujettir les criminels de quatorze ans aux mêmes peine que les adultes, je ne l’ai pas trouvé pas plus convaincant. J’aimerais vous reproduire l’imitation que Frefon a fait du ton de voix de l’actuel premier ministre, mais par écrit c’est impossible…

Voir Stephen Harper se faire questionner et reprocher comme hier soir, le voir faire face à des critiques pertinentes, ça prouve que non seulement le bilan des conservateurs en deux années et quelques mois de pouvoir n’a pas été brillant, mais donner un autre mandat à ce parti semble risqué, surtout s’il est majoritaire. C’est pourquoi il serait intéressant d’avoir un gouvernement de coalition NPD-PLC, un moindre mal à mon humble avis. C’est un électeur du Bloc québécois qui vous l’écrit!




Après les Rois du bel habit, les Rois du faux toupet?