jeudi, mars 13, 2008

Jesus Camp.

J’ai regardé ce documentaire sur mon ordinateur, Jesus Camp, apparu en 2006. Réalisé par deux cinéastes militantes de la gauche américaine, ce film dépeint une facette de l’intégrisme de l’évangélisme chrétien aux États-Unis. Ainsi, nous suivons quelques jeune filles et garçons issus de familles fondamentalistes, dans un camp de formation religieuse et politique. Le but affirmé de l’initiatrice de ce type de camp, Becky Fischer, une pasteur au fanatisme certain, est d’initier les jeunes enfants à devenir des militants de la droite chrétienne.



En tant que chrétien, je ne peux être autrement que mal à l’aise, de voir l’utilisation de la foi des jeunes de cette façon. Il m’est déjà insupportable de voir des parents maintenir leurs enfants à la maison, sous prétextes religieux, pour leur inculquer une éducation de toute évidence sectaire. Au début du film, on voit cette mère enseigner à son fils la version fondamentaliste de l’origine du monde, créé par Dieu. Il n’y est pas question de l’évolution et la Terre, bien entendu, a été créé par la Providence il y a 6 000 ans… Mais en plus, cette utilisation de cette foi sert à des fins qui n’ont rien à voir avec Dieu, mais bien pour des raisons bien terrestres. On voit cette jeune fille railler les chrétiens des églises « mortes », parce qu’ils prient d’une toute autre façon qu’elle et les siens. Ou encore, lorsqu’on entend cette mère justifier l’enseignement militant de ses enfants, en prétextant que l’on retrouve un endoctrinement terroriste dans l’ensemble de l’Islam. Et que dire de cette mise en scène, que je qualifie carrément d’idolâtrie, lorsque la pasteur Fischer présente une effigie de George W. Bush, que les jeunes acclament à tout rompre, comme s’il s’agissait du véritable président américain…

Comme militant de gauche, mon malaise cède la place à l’indignation, lorsque je vois ces scène d’endoctrinement politique des jeunes, à l’intérieur d’une institution religieuse. Dans une cérémonie du camp, on invite les jeunes à rejeter les valeurs que l’on tente de leur inculquer à l’école, par des agents de la corruption, soit les éducateurs et autres agents de l’État corrompus, en cassant des tasses représentant ces éléments. Pire, un militant anti-avortement fait toute une mise en scène frisant l’hystérie, en priant ces jeunes à se joindre à sa croisade.

Les suites de ce documentaires sont intéressantes. Le camp a subi les critiques les plus acerbes, de la part même des milieux religieux. La pasteur Fischer a dû fermer son lieu de rassemblement, à la suite de la déprédation qu’il a subi, de la part de militants laïques plus acharnés. Cet individu que l’on aperçoit faire un speech, Ted Haggard, président de l’Alliance nationale des Évangéliste, un des lobby les plus puissants de la droite chrétienne, dont l’homophobie était la marque de commerce, a dû démissionner l’an dernier, lorsqu’il a reconnu avoir tenter de se procurer de la drogue d’un prostitué avec lequel il faisait affaire…

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