vendredi, mars 28, 2008

Mieux vaut en rire!


Je me suis esclaffé, lorsque j’ai vu cette caricature, ma foi très évocatrice, des problèmes que subi le chef du Parti libérale du Canada, M. Stéphane Dion. Plus les mois passent, plus il semble que le choix de la majorité des délégués, lors de la course à la chefferie de l’an dernier, soit devenu un énorme boulet pour ce parti. Il n’y a pas si longtemps encore, je percevais ce parti un peu comme fut le parti de la démocratie-chrétienne en Italie, un parti inamovible des gouvernements de coalition, tant sa position au centre lui assurait perpétuellement une place au centre de l’appareil d’État, un peu comme un parti d’État où la population ne peut choisir que ses élus, non pas tant celle de l’idéologie. Avec la poussée à droite du Parti conservateur, définitivement débarrassé de son étiquette et de ses personnalités progressistes, le PLC aurait dû se trouver une identité naturelle à la gauche de son principal concurrent. Or en appuyant le budget le mois dernier, afin d’éviter les élections inévitables qui s’en suivraient, le PLC et son chef se sont discrédités, d’autant plus qu’une élection aurait couronné un gouvernement conservateur majoritaire, selon les derniers sondages.

C’est bien cela dont on se passerait, un gouvernement Harper majoritaire. Arrogant et insensible devant les demandes sociales, l’actuel gouvernement serait tenté, une fois majoritaire, de faire du Canada une autre Australie, une succursale des États-Unis au plan diplomatique, un clone du même pays au plan social. Tant que le Québec n’aura pas obtenu son indépendance, chose dont ça ne s’annonce pas pour l’immédiat, nous subirions de plein fouet des politiques influencées par des valeurs qui nous sont particulièrement étrangères.

Pourtant, ce n’est quand même pas si désagréable de voir Stéphane Dion, ci-devant ministre responsable de la « clarté référendaire » et de la poussée centralisatrice de ce pays, patauger dans les problèmes internes et entourés de ses anciens adversaires de la course, tous plus pressés de prendre sa place (jamais vu un type aussi peu subtil que Michael Ignatieff, dans le genre…). Sa tartufferie verte ne semble pas convaincre les plus jeunes électeurs de l’ouest, de plus en plus sensibles à l’appel du Parti vert. Au Québec, le problème du PLC se situe à un autre niveau. Le parti a des cadres vieillis, dont l’horizon politique se limite à une défense d’un Canada révolu, celui de Pierre-Elliot Trudeau. La défense en un statu quo constitutionnel dont les Québécois ne veulent plus et le scandale des commandites les a discrédités, sauf dans leur électorat naturel, lequel d’ailleurs ne semble plus certainement acquis, comme en fait foi l’élection de Thomas Mulcair, sous la bannière du NPD dans le comté d'Outremont. Le Bloc québécois demeure ainsi le principal parti représentant les Québécois, malgré l’échéance référendaire repoussée. C’est bien tant mieux ainsi, tant que le PC demeure cantonné dans les bastions du conservatisme que sont la région de Québec, Lotbinière et Beauce-Appalaches.

Maintenant, il ne plus qu’à évaluer le temps que fera M. Dion à la tête de son parti politique. Quelques mois, un an? À moins bien sûr d’un revirement majeur, mais encore là…

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