Croyant à tort que seul TVA pouvait se permettre de diffuser en long et en large toutes sortes d’informations sur Céline Dion et sa suite, je me suis trompé. Depuis les annonces de ses passages au Centre Bell et au spectacle sur les Plaines d’Abraham, Radio-Canada s’est mis de la partie. Aux informations de 18h00, les deux chaînes ont choisi cette nouvelle primordiale, tellement utile à nos vies si banales : Céline a obtenu un doctorat Honoris Causa de l’Université Laval… Qu’une chaîne privée fasse ce qu’elle veut de son réseau d’information, je m’en fous. D’ailleurs, TVA a tellement bien réussi dans ce qu’on a appelé le « human interest », cette forme incroyablement pauvre de faire de la nouvelle, à l’américaine. Mais pour l’obtention de cote d’écoute, le prix est lourd de sous-entendus pour la chaîne de télévision publique. J’imagine ce que les journalistes ont pu penser de voir leur reportage relégué au second plan. Je pense à celui concernant les trois soldats canadiens tués dans une embuscade des Talibans, l’autre sur le parfum de conflit d’intérêt entourant le passage de l’ex-ministre Couillard dans le secteur des soins de santé privés, celui sur le grave écrasement d’avion en Espagne…
On pourra toujours me rétorquer le fait d’être dans la période estivale, ou encore que cet événement de grande envergure, jumelé avec celui des Fêtes du 400e de Québec est incontournable, rien n’y fera. On est déjà entouré et bombardé de nouvelles insipides, entre autre dans les deux quotidiens gratuits offerts dans le métro. Il n’y a pas une journée où on ne saura pas quelque chose sur Paris, Amy, Lindsay ou Britney. On a beau tourner la tête, regarder ailleurs, tourner la page, on a déjà conservé dans notre partie de mémoire servant à accumuler les choses inutiles tout ce qu’on devrait savoir sur les « pipoles » du jour. Que devrais-je penser de l’attribution d’un diplôme à la Dion, à la veille de son gros show? Rien de plus que les autres potins inutiles à connaître.
Dans la dernière édition (août 2008) du Monde Diplomatique, on retrouve à la fin cet excellent coup de gueule de Pierre Jourde, où il dénonce en France ce que nous retrouvons également ici, la « machine à abrutir ». Son propos est juste et nuancé, malgré les apparences. Sa critique de cette crétinisation des esprits est aussi valable pour notre situation. Changer les noms de « Nicolas Sarkozy » par « Justin Trudeau », on a une vision d’ensemble assez similaire.
Élections à l’automne?
De toute évidence, on va être en campagne électorale à la rentrée. Stephen Harper semble avoir le goût de faire mal paraître son adversaire libéral, lui-même étant déjà assez habile pour cet exercice envers sa propre personne, par ses tergiversations et ses indécisions. Curieusement, pour un indépendantiste comme moi, je préfère voir Stéphane Dion et son parti prendre la place de ce gouvernement réactionnaire, dont le leitmotiv est moins d’administrer le pays que d’imposer les vues d’une partie de son électorat. Ses prises de positions idéologiques, telles que les coupures dans les subventions culturelles et le combat obstiné du ministre Tony Clement contre le site d’injection assisté pour toxicomane sont suffisantes pour revoir les conservateurs à l’opposition, préférablement dans le rôle de troisième parti, si possible… mais bon, on peut toujours rêver. En attendant, comme mon bureau est dans le comté électoral de Westmount/Ville-Marie, j’ai déjà un aperçu de élections depuis quelques jours. Dans ce comté, qui a probablement envoyé des libéraux au parlement canadien depuis le jours où il a été créé au XIXe siècle, il est évident de savoir qui sera le prochain député. Dion semble avoir un faible pour l’ex-astronaute Marc Garneau. Peut être fut-il excellent dans le domaine aérospatial, mais comme politicien, je n’en suis pas convaincu. Lors des élections de 2006, il avait été battu dans un comté plutôt sûr, de par ses inepties et son insignifiance. Il me semble qu’il aurait fait un bon sénateur, il a la tête de l’emploi mais bon, c’est le choix de son chef… j’ai beaucoup de chance, je vois sa tête et celle de son adversaire conservateur à tous les jours…
Il les ont les beaux slogans, non? « Servir mon pays! », « Le Québec prend des forces »… pour des individus dont la motivations ne me semble pas être la défense du bien commun, ils ne manque pas d’air!
Ah, si la candidate néo-démocrate pouvait être élue…
samedi, août 23, 2008
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