mercredi, septembre 03, 2008

De retour au boulot.

Après ces six derniers jours, qui ont constitué l’ensemble de mes vacances d’été de cette année, je reprends le collier. C’est difficile un peu, compte tenu du fait qu’hier matin je ramais sur le fleuve St-Laurent, juste devant la maison de mes parents. Mon père s’est fait un plaisir de me faire partager son nouveau passe-temps, comme on peut le voir sur cette photo…



J’ai eu beaucoup de chance. Non seulement il a fait un temps magnifique, on n’a pas eu du tout de vent et le fleuve a été aussi calme qu’un lac. On a ainsi pu profiter de ces instants rares. Mon père m’appelle pour rire « son Bidou », comme le personnage de Bidou Laloge dans les Belles Histoires des Pays d’en haut, alors on voit bien ici comment le « Père Laloge » a bien aimé faire du canot avec son Bidou…

Pendant ce temps, au sud de la frontière…

Comme plusieurs autres au Québec, je m’intéresse de près à l’élection présidentielle américaine. Durant la fin de semaine, j’ai eu le temps de lire quelques extraits du discours de Barack Obama, prononcé vendredi passé à la foule de délégués à convention du Parti démocrate. Je dois admettre mon enchantement lorsque j’ai lu des extraits, sous la plume de Jean-Simon Gagné, du journal Le Soleil. Je vous les cite :

«Depuis deux décennies (John McCain, le candidat républicain) souscrit à la même vieille philosophie discréditée, qui veut qu’on donne de plus en plus à ceux qui possèdent le plus, en espérant que leur prospérité rejaillisse sur les autres, a tonné Barack Obama(...)»

«Vous n’avez pas de travail? Ils vous souhaitent bonne chance, a-t-il ironisé. Vous n’avez pas d’assurance maladie? Ils vous disent que le marché va s’en occuper. Vous êtes nés pauvres? Alors ils vous suggèrent de chausser vos bottes pour vous sortir du trou — même quand vous n’avez pas de bottes. Débrouillez-vous tout seul.»

Je n’aurais su mieux dire, sur ce grand mensonge qu’est la théorie bien capitaliste et néolibérale selon laquelle la totale liberté des entrepreneurs pour accroître leur richesse ne peut que profiter aux plus pauvres. Un peu comme les miettes tombant d’une table surchargée de victuailles, mais dont seuls quelques-uns ont accès, mais permettent cependant que les autres puissent quand même prendre ce qu’il tombe des assiettes…

Les républicains ont eu raison de s’en prendre à Barack Obama en tant que « candidat le plus à gauche depuis longtemps ». Je ne me souviens pas d’avoir lu chez les autres candidats et présidents démocrates une si juste remarque sur les problèmes des gens ordinaires aux États-unis. Si Obama promet un changement de cap, il faudra quand même maintenir cette vision d’ensemble de ce qui ne tourne pas rond. Le nombre effarant de sans-abris, que viennent gonfler les soldats revenant d’Irak, le nombre aussi incroyable de « working poors », ceux dont le salaire demeure sous la le seuil de la pauvreté, le nombre scandaleux de personnes âgées qui travaillent à 70 ou à 75 ans, peinant à ramasser les caddies dans les stationnements, pour éviter de sombrer dans la misère…

Devant un candidat semblant comprendre ce qu’il se passe dans son pays mais a le défaut de mal comprendre les « enjeux internationaux » comme on lui a reproché (nous savons bien que l’administration Bush maîtrisait également ces dits enjeux…), John McCain et le Parti républicain on trouvé la personne idéale pour ramener les projecteurs sur eux et la faveur des électeurs potentiels. Une femme comme colistière, voilà la solution! Les électrices démocrates, déçues de ne pouvoir compter sur la présence d’Hillary Clinton aux côtés du candidat Obama, pourront se rabattre sur la présence de Sarah Palin, la gouverneure de l’Alaska. Tout un calcul! Avec cette nomination, les démocrates allaient en baver…

Depuis l’arrivée de cette illustre inconnue, on dirait que les médias se font plaisir. Enfin un véritable faux pas d’un des deux candidats. Ce n’est pas d’hier qu’un colistier de candidat à la présidence américaine apparaît comme le maillon faible de la campagne de son parti. Dans ce cas-ci, on a l’impression que les Républicains l’ont inventé, pour volontairement saboter leur campagne. Imaginez le tableau : la candidate républicaine à la vice-présidence n’est rien de moins qu’une conservatrice pure et dure, citant les Saintes Écritures et barrant l’accès à l’éducation ***uelle à l’école et se retrouve dans l’eau chaude dès les premiers instants où elle a accepté le rôle de colistière. On ne va pas s’ennuyer, cet automne…

Il est quand même remarquable de voir le Parti républicain s’embarrasser ainsi d’une candidature d’une personne aussi à droite, après avoir choisi une personnalité plutôt au centre. Madame Palin a sûrement des qualités, peut être fait-elle des discours vibrant envers son pays, mais d’après son parcours politique, il est pas mal plus tortueux que ces candidats à la vice-présidence vus précédemment. Je pense à ce Spiro Agnew, ci-devant colistier de Richard Nixon en 1972, dont le caractère ultraconservateur vouait à être perçu comme un dinosaure… non seulement il a mal paru comme VP avec Nixon (il fallait le faire!), mais il s’est fait prendre pour malversation financière et a du démissionner en cours de mandat. Peut-être verrons-nous une répétition de la candidature de Dan Quayle, en 1992? Ce dernier s’est mis à accumuler les gaffes, dont la célèbre erreur qu’il a faite dans une classe de primaire, au tableau noir, en écrivant le mot « patate » au pluriel. Quant à madame Palin, outre l’histoire de sa fille près de devenir mère adolescente, sa courte expérience à la tête de l’Alaska ne semble pas très reluisante.

Finalement, les Républicains semble tenter de rassembler cette coalition centre-droit/ extrême-droite qui leur a permis de conserver la présidence pendant les deux premiers mandats du millénaire. Cette fois-ci, il leur faudra plus que la démolition en règle des démocrates pour arriver à leurs fins, comme ils ont réussi à le faire en 2004.


En passant…

C’est officiel : nous irons voir le show de Carcass dimanche prochain! Le bonheur est à nos portes!

Aucun commentaire: