dimanche, décembre 30, 2007

Quelques prévisions politiques pour 2008...

Je me suis amusé à faire quelques prévisions pour l’année qui s’en vient. Non pas comme Stéphane Laporte et ses multiples palmarès, mais sur quelques éléments d’actualité et leurs développements, compte tenu de leur évolution. Sur le coup, je n’en avais pas retenu plusieurs, mais en y réfléchissant un peu plus, j’ai imaginé quelques développements possibles pour chacun. Comme je suis aux antipodes de toute forme d’ésotérisme, je ne prévois que des événements dont l’issu ont des ramifications avec le présent. Bien sûr, on ne peut mettre de côté que des événements inattendus viennent bouleverser la donne. L’exemple de l’assassinat de Benazir Bhutto plus tôt cette semaine en est un sinistre exemple. Ou encore, qui aurait prédit, à pareille date l’an dernier, la poussée électorale de l’ADQ? Ce même parti, que je voyais disparaître de sa belle mort, advenant une défaite de son chef, dans son propre comté...

Ces prévisions demeureront sur ce blog, immuables dans ce texte (que je m’y prenne, à aller modifier le texte et crier « je vous l’avais bien dis ») Ça sera intéressant de vérifier, l’an prochain, si ces prévisions se sont avérées réalistes. On verra bien ce que mon flair a comme efficacité… allons-y!

Vous ne le souhaitez peut-être pas, mais il y aura bien des élections fédérales cette année, peut-être même cet hiver. Les trois partis de l’opposition, voyant l’essoufflement du gouvernement et son incapacité de rentabiliser ses décisions au plan électoral, verront à le faire chuter au moment opportun, au vote de l’adoption du budget par exemple, comme plusieurs le pensent. Même avec des moyens considérablement réduits, les libéraux vont tenter le tout pour le tout, en espérant tabler sur l’insatisfaction de la population envers les politiques environnementales tout à fait inadéquates du gouvernement Harper. Les stratèges libéraux verront également ce que vaut leur chef, après des débuts laborieux à la tête du parti. Dépendant des résultats, Stéphane Dion joue déjà son avenir. Je prédis même le résultat : encore un gouvernement conservateur minoritaire, avec quelques députés en moins, au profit des libéraux et des néo-démocrates. Quant au Bloc québécois, il verra sa part de députés fléchir quelques peu, mais ils vont quand même bien s’en tirer. En fait, je doute fort que les conservateurs obtiennent plus de députés que la dernière fois, grâce au vote adéquiste. Pourquoi? C’est une évidence : ce n’est pas le même parti politique, ni le même chef de parti! Comme on a pu le constater, c’est une question de conjonctures favorables dont a bénéficié l’ADQ et le Parti conservateur, dans l’espace d’une année, mais je doute que cela puisse se répéter à nouveau. L’effet de nouveauté estompée, les conservateurs devront chercher autre chose, pour se promouvoir au Québec. Ce n’est certainement pas avec leur bilan environnemental, ni avec la mission militaire canadienne qu’ils pourront espérer un écho favorable aux urnes. Tout au plus, ils peuvent espérer un ralliement du vote fédéraliste dans certains autres comtés du Québec, mais l’heure n’est pas à la confrontation sur la question nationale.

Aura-t-on des élections au Québec, ce printemps? La réponse nous vient directement du « cheuf » de l’ADQ : ben non! À ce sujet, deux événements aura marqué l’automne. Le premier est la tentative ratée des adéquistes de renverser le gouvernement, sur le vote du budget. La raison? « On est un parti d’opposition, alors on s’oppose » dira le chef de l’Opposition officielle, Mario Dumont. Si ce dernier ce plaint de la couverture défavorable qu’il obtient des journalistes montréalais, il devrait également se plaindre de lui-même et de son entourage. N’importe qui aurait viré le conseiller qui lui a suggérer de retourner en campagne électorale cet automne, simplement pour essayer d’obtenir la majorité. Quand on a observé les difficultés des Belges à obtenir un gouvernement fonctionnel, on se dit qu’avec le gouvernement Charest, on n’est pas si mal loti. Le second événement a été le désir d’aller aux urnes, sur la question d’abolir les commissions scolaires. Cette fois, le chef de l’ADQ a démontré un manque incroyable de recul et de sagesse, en reprenant une cause issue des tribunes téléphoniques et des cartons de L’IEDM. Pour sauver environs huit millions de dollars et refiler des responsabilités aux municipalités, dont la plupart se débattent pour équilibrer leur budget, l’ADQ était prête à aller en élections…et faire dépenser l’État de 80 millions de dollars, le coût total d’une élection générale. Pour un parti politique se réclamant du « gros bon sens » et de l’austérité budgétaire, il a très mal paru.

En fait, la présence de l’ADQ comme parti de l’Opposition officielle a fait bien paraître le gouvernement, tant celui-ci a manœuvré tout à son aise avec des critiques aussi inexpérimentés qu’impulsifs, dont le caractère brouillon n’échappe à personne. Mon ami Raymond me faisait remarquer l’autre jour que les débats à L’Assemblée nationale avait pris une toute autre tournure, depuis que 41 députés adéquistes font face au gouvernement Charest. Il faut voir les ministres libéraux se lever, avec un sourire aux lèvres, et répondre sans aucune difficulté à des critiques pas foutus de formuler des questions cohérentes. Non seulement on pourra dire que les députés de Dumont aura permis un retour en force du gouvernement Charest, mais aura permis au Parti québécois de se ressaisir, avec le retour de Pauline Marois. Celle-ci aura effectué dans l’esprit de plusieurs la reprise de la défense de l’identité nationale, quand elle a voulu instituer la question du « Nous », dérobant ainsi ce qui a permis à Dumont de convaincre nombre de nationaliste à voter pour lui. La preuve est la suite de sondages soulignant la lente descente de l’ADQ dans les intentions de vote et la remonté du PQ. Enfin, la continuité du « one-man show » que constitue l’omniprésence de Dumont sur toutes les tribunes, au détriment de ses acolytes, relégués dans des rôles de faire-valoir. Cette analyse de Radio-Canada est d’ailleurs très révélatrice, sur cette continuité de l’ADQ à agir comme un tiers-parti. D’ailleurs, le succès électoral de l’ADQ, contenu à la performance de la campagne de son chef, risque d’être également son talon d’Achille. Tant et aussi longtemps que le parti relève que de la personnalité de son chef, dont les revirements idéologiques l’ont fait très mal paraître cet automne (rappelons-nous les épithètes « girouette nationale » et « vire-vent » que lui a attribué Jean Charest), il ne pourra assurer une rupture avec ce que nombreux de ses membres souhaitent, dont la majorité semblent plus campés à droite que Dumont.

Et s’il y avait des élections, pour une raison qui nous échappe maintenant? J’ose prédire un troisième mandat de suite pour les libéraux, majoritaire cette fois-ci. La conjoncture si favorable à Mario Dumont (que j’appelle « l’alignement des astres ») ne se répètera pas la prochaine fois. Une mauvaise performance des libéraux, une direction erratique du PQ avec André Boisclair, une très bonne campagne électorale nationale de Mario Dumont, encouragé par un contexte favorable (la question des accommodements raisonnables, rappelez-vous de l’épisode d’Hérouxville) ne peuvent se répéter précisément une autre fois. L’ADQ n’a d’ailleurs pas été élu pour former le gouvernement, malgré cela…

Il en reste pas moins que « l’adéquisation » des questions politiques va se poursuivre, notamment lors des prochaines commissions parlementaires. J’ose espérer que le simplisme des solutions adéquistes, quand celles-ci existent, apparaîtra tel qu’il est. Tout remettre au privé et l’abolition des structures vont finir par se révéler pour des réponses dénuées de profondeur, au mieux pour des réactions de tribunes téléphoniques ou au pire, issue de l’économisme triomphant à la droite de l’ADQ.

Et chez nos voisins du Sud…

Il y aura des élections aux États-Unis, peu importe ce qu’il se passera là-bas, pour trouver un successeur au pire président de l’histoire de ce pays, George W. Bush. Je suis d’avis que le prochain président ne ressemblera pas à son prédécesseur. Maintenant, il reste à savoir qui seront les candidats des deux principaux partis que plusieurs qualifient de « parti unique bicéphale », tant l’horizon de la politique américaine est bloqué par ces deux appareils. Dans onze mois, que choisiront les électeurs? Je suis d’avis que ça se passera entre un démocrate passant pour un anti-Bush, et un républicain qui essayera de faire oublier le bilan désastreux de la politique intérieure de l’administration sortante. À cette date, je pense que ça se passera entre Barak Obama, dont l’appui populaire dans les classes ouvrières et les communautés ethniques feront la différence, dans le parti démocrate, et John Mccain, qui risque de se faufiler entre l’ex-maire de New York Rudolf Giuliani et le candidat de la droite chrétienne Mike Huckabee. C‘est la raison, plus que la figure, qui fera pencher les républicains vers un candidat modéré, moins marqué à droite. Malgré cela, on remarque la propension des candidats à se réclamer de Ronald Reagan.

Dans un tout autre ordre d’idée…

J’ai loué le troisième volet de « Pirate des Caraïbes », hier soir, préférant le confort de mon salon à une sortie intéressante improbable dans les bars. Comme plusieurs, je suis resté quelques peu sur ma faim. J’avais trouvé les personnages rafraîchissant dans les deux autres films mais cette fois-ci, le scénario décousu m’a laissé sur mes attentes. Je me suis surpris à décrocher, tant je ne retrouvais pas le côté humoristique du premier opus. Je me suis gardé une autre suite de film pour ce soir, «28 semaines plus tard ». J’avais bien aimé le « 28 jours plus tard », de 2003, réalisé par Danny Boyle, celui-là même qui nous avait offert le merveilleux « Trainspotting » en 1996.

Pour ceux qui n’avaient pas vu ce premier film, voici la scène de départ très réussie, qui a fait date dans le cinéma d’horreur…

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