dimanche, novembre 04, 2007

C'étais un jour d'élection...

..mais sans doute, encore une fois, le scrutin des élections scolaires va franchir encore une fois un record d’absentéisme. Même ici à Montréal, où les résultats faisaient en sorte que des enjeux cruciaux, notamment sur le contenu de certains programmes, amenaient des débats qui duraient des semaines. Il a n’y a pas si longtemps de cela, à peine une dizaine d’années. Maintenant, c’est l’indifférence.

Pas pour moi. J’ai dévié de la trajectoire de ma promenade aujourd’hui, spécialement pour aller voter. Évidemment, ça ne se bousculait pas dans le gymnase de l’école Chomedey-de Maisonneuve, sur la rue Létourneux, pas loin d’ici. J’ai eu le choix entre deux candidats, celui du MÉMO (Mouvement pour une école moderne et ouverte) et un candidat indépendant. J’ai voté pour le candidat du MÉMO, étant donné qu’il s’agit d’un parti défendant des intérêts dont je suis sensibles. Dans le contexte de la lente subordination exclusive de l’éducation aux intérêts du marché du travail, on a intérêt à garder un œil ouvert sur les commissaires. Si on ne veut pas se ramasser avec soit un système d’éducation où on va sacrifier la formation générale à des cheminements bâtis sur mesure pour les employeurs, la surveillance est de mise.

Quelle sera la prochaine déclaration de l’adéquiste chargé de critiquer le gouvernement sur l’éducation? Va-t-il poursuivre la même charge contre l’existence des commission scolaire, comme durant la dernière campagne électorale? Ou nous aurons encore une fois un bel exemple du côté girouette de ce parti et de son chef? S’il se ramène devant les caméras avec son abolition, il faut être attentif, car l’idée vient tout droit de l’Institut de la Vérité divine et révélée de l’économie triomphante (IEDM). En dehors du prétendu allègement de structure, cette solution cache derrière elle la subordination des institutions scolaires à des conseils d’administrations, dont les responsabilités seront soustraites à l’influence du public. Durant les élections, Dumont s’était avancé, pour vouloir confier la gestion des écoles aux municipalités. Imaginez comment ressembleront les écoles, déjà en manque de subsides, si elles deviennent dépendantes de la situation financière de chacun des villes. On verra très bien la différence de l’éducation, selon la richesse de la ville. Nul doute que ce ne sera pas pareil… Belle façon de conserver les mêmes chances pour tous! Mais on le sait bien, nous avons tous les mêmes capacités de réussir à la naissance, nous disent les faiseux d’idées de l’IEDM…

Pendant que j’écris ces lignes, l’émission de Gérard D. Laflaque a illustré le chef de l’Union nationale créditiste, Mario Dumont, déguisé dans un Dunkin’s Donuts, en train de prendre ses idées à travers le chialâge des vieux. On le voit mal grimé, avec des lunettes, un faux nez et une grosse moustache. À la table voisine, on retrouve Stephen Harper faire de même, déguisé de la même manière… J’adore cette émission!

Le déshonorant Maxime Bernier

Ça me disait bien d’en rajouter une tranche sur cet insignifiant personnage, qui sert de ministre des affaires étrangères au gouvernement canadien. Déjà, on peut s’en rendre compte, suite à l’aventure des Jos Louis en Afghanistan, les chaussures sont un peu grandes, pour le fendant beauceron. Sa nomination semblerait faire l’affaire des milieux d’affaires de l’Ontario, qui ont un côté plus pragmatique que Bernier pouvait assumer, quand il était ministre de l’industrie et du commerce. Il se trouve que Bernier, néo-libéral plus que la raison lui demandait, s’est mis en tête de tout déréglementer dans certains secteurs sensibles, persuadés que la « main invisible » et la liberté totale du marché allaient amener le meilleur pour les entreprises. Las! À Bay Street, de toute évidence, on ne partageait pas la même candeur du ministre. Sa déréglementation du tarifs des télécommunications sans fil n’a pas été apprécié, c’est le secteur lui-même qui tenait à l’imposition des tarifs minimums. Aussi, on l’a perçu pour ce qu’il est, un autre détenteur de la vérité révélée. Ben oui, le ministre beauceron a été, avant de se lancer dans la politique active, le numéro 2 de…l’IEDM.

J’en ai lu de ses textes, bien avant son saut au Parti conservateur, pour savoir quel genre d’individu sinistre nous avions à avoir comme ministre. Imaginez ma déconvenue, le soir où j’ai appris qu’il avait été élu par la plus forte majorité du Canada. Je savais la Beauce un tantinet conservatrice et soumise aux diktats de ses élites d’affaires, Placide Poulin en tête. De là à voter pour un intégriste du marché libre, simplement parce que le père a été lui-même député conservateur durant l’ère Mulroney, la marche a été franchie vite fait. Mais peut-être voyons-nous là une révélation de l’homme devant ses électeurs, qui je l’espère se demandent quel genre de type ils ont donné un mandat aussi fort. Car c’est à ne point douter, l’attribution de ce ministère à un type qui semble avoir mis tout son savoir en économie, mais bien peu dans sa culture générale (il faut l’avoir entendu confondre le nom de l’actuel président iranien avec celui de son prédécesseur…d’oh!) est un cadeau empoisonné. Je doute fort de voir ce type persister dans ce poste, surtout si le but premier est de faire avaler à la population québécoise l’importance de maintenir des troupes en Afghanistan. Vaste besogne! Pour l’intégriste du marché qu’il est, je me demande bien s’il aime toujours son boulot, à Ottawa… à sa place, je me préparerait pour une carrière aussi édifiante de lobbyiste, ou encore de siégeant à des conseils d’administration, où il pourra impressionner la galerie avec sa fidélité à l’orthodoxie idéologique envers le libre-marché… et n’avoir aucun sentiment en acceptant des mise à pied spectaculaire, pour le plus grand bonheur des actionnaires.

Ouais, je ne l’aime pas ce Bernier.

Pour illustrer mon appréhension envers ce genre d’individu, j’ai retrouvé un extrait du « Fric Show », où apparaît Bernier, dans son rôle de gardien de la foi à l’IEDM, défendre les compagnie pétrolières, devant les arguments de Léo-Paul Lauzon. Vous savez pourquoi l’essence est si chère? C’est de la faute à la gauche et aux écologistes! Il le dit texto!


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