mercredi, novembre 28, 2007

L'obstination Harper.

Cette persistance de notre premier ministre, à Ottawa, de privilégier le présent économique, plutôt que l’avenir de l’environnement, fera-t-elle de lui un ex-premier ministre, comme son idole australien? Ce dernier, le conservateur John Howard, un des rares politiciens alliés de George W. Bush et inspirateur de Stephen Harper, s’est fait indiquer la sortie par les électeurs de son pays. Son opposition aveuglément doctrinaire envers le protocole de Kyoto, une position semblable à celle de Harper et Bush, n’a pas été suivi par ceux dont on a tenter de berner encore une fois. Onze ans de pouvoir conservateur sur l’Australie se sont terminés sur cette cuisante défaite, aux mains des travaillistes, résolument engagés à adopter le protocole.

Nous le constatons davantage, cette opposition des conservateurs de Stephen Harper envers le protocole de Kyoto, au nom du développement économique, fait du Canada un contre-exemple, parmi les pays occidentaux. Même la commission environnementale de l’ONU s’inquiète de cette obstination du gouvernement canadien. Maintenir ce faux dilemme, entre la création de la richesse et la protection de l’environnement, est une insulte à l’intelligence, dont seuls les tenants de la ligne dure du laissez-faire économique sont capables de perpétuer. Il ne reste qu’à souhaiter que ce sera cet aspect des politiques des conservateurs, qui fera pencher la balance vers un gouvernement plus sensible à la protection de l’environnement. En effet, à quoi sert cette croissance sans fin, grâce à l’apport pétrolier, si celui-ci est directement responsables des coûts astronomiques qu’engendre le dérèglement climatique?

Avec sa visite à Mario Dumont, à Rivière-du-Loup, Harper viens de démontrer encore une fois le manque de sérieux que prennent les conservateurs de toutes sortes envers la protection environnementale. On se rappellera aussi de cela, de la part des adéquistes, dont toute notion d’environnement doit rimer avec « développement durable », comme si ça devait se réduire à la notion de « business ».




En parlant de ceux-là…

Dernièrement, sur Facebook, j’ai posé deux questions concernant l’ADQ. Voici ce que j’ai recueilli comme réponse.

Quel est votre avis sur l'initiative de Mario Dumont et de l'ADQ, qui voulaient renverser le gouvernement et relancer le Québec en élections, sur le thème de l'abolition des commissions scolaires?

« Une perte de temps monumentale. Il se cherche un cheval de bataille après s'être fait damer le pion par Marois sur le terrain de l'identité. » Benoît

« Une grosse pelletée de marde » Julie A.

« Je me demande pourquoi mes impôts servent à payer le salaire de cette bande de clowns. » Sébastien

Partagez-vous la même vision des assistés sociaux que l'ADQ?

« Moi je vois l'ADQ comme ces derniers voient les assistés sociaux. » Alexandre

« L'idée qu'une personne choisirais de vivre avec les sommes ridicules qu'on reçoit à l'aide sociale est ridicule. L'ADQ semble réagir à la stratégie identitaire du PQ en revenant à ses idées néo-libérales fanatiques d'il y a cinq ou six ans. » Benoît

« Nooonnnnn ! J'leurs souhaite d'avoir besoin d'un chèque un jour....juste pour voir » Judyth

« NON!!!!! » Célyne



In memoriam.



Pétition pour tous


Bonjour tout le monde,

signez la pétition "NON à la privatisation du système de santé - Appel pour un système de santé public accessible pour tous" à l'adresse suivante:
www.santesansprofit.org/

Très important, par respect pour nos ainés, les générations futures et nous!

Solidairement!

dimanche, novembre 25, 2007

Une délivrance.

Je suis chez mes parents ce dimanche, car demain auront lieu les funérailles de Diana Chamberland (née Chabot), ma grand-mère, décédée jeudi dernier à l’âge de 91 ans.

Elle était le dernier de mes grand-parents survivants. La mère de ma mère a rejoint son mari Joseph, que l’on surnommais Ti-Jos, qui l’a précédé dans la mort il y a près de vingt ans. Elle était également la dernière, parmi ses frères et sœurs, à être encore de ce monde. Ses deux dernières années ont été loin d’être facile pour elle. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle a également souffert de deux fractures consécutives de la hanche. C’est pourquoi son décès, dans les circonstances, nous apparaît comme une libération pour elle. J’ai prié pour qu’elle parte durant son sommeil, que grand-papa vienne la chercher.

Je dois beaucoup à ma grand-mère, elle a été très présente dans ma vie. J’ai de nombreux souvenirs, qui remontent à ma petites enfance, notamment du temps où elle avait sa maison à Armagh, son village où elle a passée la très grande majorité de sa vie. Encore ce soir, au souper avec mes parents, on évoquait le temps des bleuets que l’on ramassait dans les champs, tout près de chez elle. Je lui doit certaines de mes expressions de tous les jours. L’une d’entre elle était assez caustique : pour qualifier quelqu’un de très looser, elle indiquait que « ses culottes ne sont mêmes pas à lui »… On s’est rappelé aussi comment elle recevait avec faste sa famille, à Noël, quand elle était dans sa cuisine, pour recevoir la vingtaine de personnes que l’on pouvait être parfois, selon les années. Elle faisait deux tablées, l’une pour les jeunes, l’autre pour les adultes. Elle était d’une très grande générosité, combien de fois elle m’a fait don de quelques dollars, en me disant « gâtes-toi, le petit ».

Très jeune, elle avait été brièvement maîtresse d’une école de rang. Lorsque c’était encore possible, quand son état lui permettait, elle écrivait sans faire une seule faute. Elle s’est mariée à 22 ans et elle a eu six enfants, qu’elle et son mari ont élevé sur une ferme, dans les environs d’Armagh. Peu avant leur retraite, lorsqu’ils ont vendu la ferme familiale, mes grands-parents ont habité et travaillé à Québec, dans un couvent, où mon grand-père a été concierge. Du plus loin que je me souvienne, certaines images me reviennent de cette époque.

Ses nombreuses années ont été bien remplies pour elle, le temps était venu pour le repos éternel. Demain, nous serons là pour lui rendre un ultime hommage.

Un débat à faire

Cette semaine, plusieurs ont commenté dans les médias la pertinence de se rendre à la demande de Sophie Dupont, cette mère de famille qui a fait déposer à l’Assemblée nationale une pétition de 65 000 noms, pour combattre efficacement la pédophilie. Plus précisément, cette demande est de rendre public le registre des délinquants sexuels au Québec, de façon à ce que les parents puissent connaître les risque qu’encourent leurs enfants dans leur quartier. Nul doute qu’une pareille demande, motivée par un désir légitime de sécurité, mérite une réflexion approfondie, surtout qu’il existe un registre aux Etats-Unis des délinquants de cette nature sur Internet, le Family Watchdog (http://www.familywatchdog.us/) .



Pourquoi un débat, sur une initiative qui a fait déjà ses preuves? Je suis de ceux qui, sans être opposé à rendre public ce registre déjà existant auprès des forces policières et disponibles dans certains lieux, comme les palais de justice, se demandent quand même si ce n’est pas une ouvrir une porte à la vengeance. Le précédent a eu lieu l’a dernier, lorsqu’un jeune homme des Maritimes, qui avaient été déclaré coupable d’une accusation à caractère sexuel, s’est vengé en assassinant deux individus dont les noms se trouvaient sur le registre américain.
J’ai fait quelques tests, avec des villes américaines que j’ai visité dans le passé, afin de mesurer l’efficacité de cet instrument. Le résultat m’a laissé perplexe. Si j’en crois le registre, on a intérêt à garder un œil sur ses enfants. Comme vous le verrez, avec la légende à la droite de la carte, chaque couleur correspond à un lieu où l’on retrouve un ancien condamné à des actes criminels de nature sexuel ou autre, dont nous n’avons pas toujours la précision. En prenant pour exemple une ville d’un million et demi d’habitants, Dayton en Ohio, où j’ai passé une semaine en 2002, je suis arrivé à ce résultat :

Comme vous pouvez le constater, tous les points de couleurs sont le lieux où habitent ou travaillent tous ceux qui se sont rendus coupables, dans le passé, d’actes criminels à caractère sexuel. En regardant la carte de Dayton, c’est loin d’être rassurant. Imaginez maintenant une ville plus grande…Et je me rappelle que j’étais logé sur une petite rue, où l’on retrouvais de nombreuses familles. Elle se trouve encerclée par les petits carrés de couleur.
J’ai fait le test avec Plattsburgh, au Vermont. Pas une ville la plus reconnue pour être criminalisée, loin de là. Sa proximité avec le Québec fait de cette ville un bon exemple avec ce qu’on pourrait retrouver éventuellement, avec un registre de même nature.


C’est pourquoi j’estime qu’il faut être prudent, avant de prendre une initiative fort louable, mais qui risque de nous apporter d’autres problèmes, si nous prenons ces informations à la légère. Certes, nous n’entendons pas parler de lynchages de façon régulière chez nos voisins du Sud, malgré la présence de ce registre facilement accessible à tous. Bien sincèrement, l’assassinat d’un pédophile n’est pas l’événement qui fera pleurer beaucoup de monde, surtout quand c’est un récidiviste. Mais nous avons choisi de vivre selon les critères d’une société de droit. Chacun a droit à un procès juste et équitable et nous offrons pour tous la possibilité de la rédemption, suite à une peine de prison. Permettre le moindre écart vers la loi du Talion, c’est tourner le dos à ce qu’on a mis des décennies à bâtir.

samedi, novembre 24, 2007

Achetez rien!

Aujourd’hui, c’est le 24 novembre. Il reste un mois avant Noël et ça ne fait pas une journée spéciale pour autant. Il fait froid, vous et moi avez passé la semaine à travailler de toutes vos forces pour votre bon patron, que faire en ce samedi?

Magasiner? Pas question!

Car justement, le 24 novembre, c’est la journée sans achat! Pourquoi aller se faire geler le derrière dans sa voiture, s’emmerder à chercher un stationnement au centre d’achat, parcourir les allées de l’endroit en suant dans votre manteau trop chaud et vos bottes, se faire casser les oreilles avec une musique imbécile (et probablement subliminale…acheter, dépenser, achat, cadeaux, ouououh!) de Noël et les pleures des enfants qui n’en n’ont rien à foutre d’être là?



N’allez-y pas, faites autre chose!



Voici un manifeste de cette journée, par les Casseurs de pub

La société de consommation est aveugle,
il n’y a pas de croissance et de développement économique infinis
possibles sur une planète dont les ressources sont limitées.
Nous extrayons aujourd’hui deux fois trop de ressources fossiles,
et nous émettons dans l’atmosphère plus de deux fois plus de gaz carbonique
que la planète ne peut en absorber.
La biodiversité s’effondre.
C’est aujourd’hui que l’extraction du pétrole entre en déclin.
La société de consommation engendre un pillage et l’injustice :
20 % de la population de la planète, les pays riches,
consomment plus de 80 % des ressources planétaires.
Notre niveau de consommation a un coût :
l’esclavage économique de populations entières.
La société de consommation est mortifère,
elle réduit l’humain à n’être qu’un agent économique :
producteur-consommateur.
Elle nie nos dimensions politique, culturelle, philosophique,
poétique ou spirituelle qui sont l’essence même de notre humanité.
Nous devons nous libérer de cet obscurantisme
qui consiste à croire en la toute-puissance de la technoscience
et à nous défausser sur elle de nos reponsabilités.
La science repose sur le doute et non sur la foi.
L'espoir est de réanimer notre conscience
et de traduire nos idées au quotidien dans nos actions.
Renouons avec notre capacité d’autolimitation,
individuellement, avec la simplicité volontaire,
et collectivement, grâce à la décroissance.
Dès aujourd’hui, faisons un geste symbolique :
pour une journée, ce samedi 24 novembre... cessons d'acheter.
Annoncez-le autour de vous. Dites-le à vos amis.
Impliquez votre famille. Simplifiez votre vie.

Fêtons la Journée sans achat.

jeudi, novembre 22, 2007

Maudite grippe!

C'est ce qu'il arrive quand on a le nez congestionné, un mal de gorge qui vous donne une belle voix "death metal" naturelle, on n'arrive pas à se concentrer pour faire des tas de choses... il nous reste plus qu'à rester chez soi et dormir! C'est pourquoi je me suis fait discret ces derniers jours...

Entre temps, je me suis intéressé de près à ce registre des agresseurs et des violeurs disponible sur Internet. Cette initiative américaine semble avoir inspiré une mère de la région de Québec à vouloir la même chose, pour notre coin de pays. Ça sera le sujet de mon prochain texte. Après l'avoir consulté et fait quelques tests, ça m'a inspiré pour quelques réflexions, sur cette initiative.

À+!

lundi, novembre 19, 2007

Nos amis les chefs d'entreprise.

Mon camarade Bastien, un autre syndicaleux barbu de mon engeance, comme il y en a beaucoup sur ce coin de pays, m’a envoyé ce vidéo-clip, pour essayer de modérer mes opinions de communiste enragé et ainsi faire une genre de rédemption. Une espèce de renaissance, dans laquelle je pourrais peut-être enfin comprendre qui sont les patrons et qu’il est important pour moi de savoir quelle est ma place. Qui sait, peut être deviendrai-je cet employé modèle dont je jalouse toujours la place, partout où j’ai travaillé? Si j’avais connu cette chanson avant, j’aurais peut être pu représenter mon employeur au Salon du livre, en imitant l’accent français, pour avoir l’air intelligent.



Action urgente en appui aux RésistantEs à la guerre
Le 15 novembre, la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause de Jeremy Hinzman et Brandon Hughey, les deux premiers soldats étasuniens à avoir officiellement demandé l’asile politique pour leur refus de participer aux guerres en Irak et en Afghanistan.

La question est maintenant dans le camp des législateurs. Olivia Chow, députée du NDP, a déposé une motion au comité de l’Immigration de la Chambre des communes demandant au gouvernement de créer une mesure spéciale permettant aux soldats objecteurs de conscience de demeurer au Canada. Le Bloc Québécois a annoncé récemment son appui à une telle mesure. Quelques députés libéraux sont sympathiques à la cause.

La motion sera débattue en comité ce mardi 20 novembre. Si on peut obtenir l’appui de Stéphane Dion et du caucus libéral, cette motion sera adoptée par le comité et le gouvernement va devoir réagir. Les mesures de déportations auxquelles font face les quelques dizaines de soldats qui ont suivi l’exemple de Brandon et de Jeremy pourraient être bloquées par une telle avancée sur le terrain politique.

Écrivez dès maintenant à votre député à la Chambre des communes (http://www.parl.gc.ca/ ) et à Stéphane Dion (Dion.S@parl.gc.ca ) pour leur demander de laisser les soldats objecteurs de conscience s’établir au Canada.

On vient d’apprendre par le réseau CBS que le taux de suicide chez les jeunes vétérans de la « guerre contre le terrorisme » est quatre fois supérieur à celui du reste de leur génération.

Les soldats qui refusent de participer à cette guerre font face à la possibilité d’une lourde peine de prison pour désertion et à une vie très difficile dans un pays où ils seront considérés comme des parias.

Pour en savoir plus sur la campagne, visitez
www.resisters.ca/index_fr.html
(texte envoyé par mon ami Benoît Renaud, de SI)

dimanche, novembre 18, 2007

L'islamo-fascisme.

La première fois que j'ai lu ce terme, c'est dans un texte de l'écrivain d'extrême-droite Maurice G. Dantec, qui habite désormais ici, au Québec. Allergique avec le fait musulman en France, il est venu « se réfugier » ici, où il écrit ses romans remplis de néologismes et de délires conspirationnistes. Le texte avait été publié dans le magazine Égards, le principal organe des intellectuels réactionnaires au Québec, comme Jean Renaud et Luc Gagnon. Plus tard, c'est dans la bouche de George W. Bush, l'actuel président, l'an dernier, dans un discours où il pourfendait le terrorisme d'inspiration musulmane fondamentaliste. À ce moment, je commençait à me demander si le terme n'était pas si condamnable, car on pouvait voir, dans certains groupes très précis du Moyen-Orient, une ressemblance avec les mouvements fascistes européens du début du XXe siècle. Pour une rare fois, les néo-conservateurs, ceux qui ont forgé le terme et le concept, avaient peut être vu juste. Je me demandais alors s'il ne serait pas préférable de prendre cette analyse au sérieux.
C'est durant cette période, l'année 2006, que des images un peu troublantes sont apparues dans l'actualité. D'une part, les manifestations en Iran de l'armée et des militants acharnés de la révolution islamique, les Pasdarans, prenaient des airs inquiétants, avec uniformes et saluts d'inspirations fascistes. Au Liban, le Hezbollah est accusé également d'avoir des manifestation de mêmes nature, tout comme le Hamas, le mouvement de libération islamique de la Palestine, rival du Fatah de feu Yasser Arafat, qui contrôle actuellement cette immense prison à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza. On s'est mis alors à les accuser de propager une idéologie semblable au fascisme, selon des signes très simples, développés par les auteurs néo-conservateurs. L'un d'entre eux, Robert Paxton, de l'Université Columbia, a déterminé cinq critères dans un ouvrage très populaires dans les milieux intellectuels de droite, The Anatomy of Fascism (paru en 2004). Ces critères sont les suivants :
-persuasion d'un groupe de l'impossibilité de se sortir d'une crise par des moyens légaux et reconnus;
-croyance d'un groupe d'être la cible de persécutions externes, organisées par des ennemis puissants;
-imposition d'un leader incontesté, agissant au-dessus des lois, avec un caractère messianique;
-droit du même groupe à dominer les autres, sans avoir de comte à rendre à personne;
-phobie envers la contamination culturelle extérieure.
L'utilisation de ces critères, pour identifier les mouvement de résistance à caractère religieux, comme le Hezbollah et le Hamas, a permis aux néo-conservateurs de justifier des éventuelles interventions préventives, au nom de prémisses héritées de la Seconde Guerre mondiale. La campagne militaire désastreuse qu'a mené l'armée israélienne au Sud-Liban, contre les positions de la milice du Hezbollah, s'inscrivait dans ce sens. Pendant un temps, le terme a été utilisé pour identifier les régimes hostiles à l'Occident, outre l'Iran, pour élargir la liste de « l'Axe du Mal ».
Rapidement, cette utilisation à tort et à travers du concept de l'islamo-fascisme a surtout permis sa perte de crédibilité. Il était évident que les critère du fascisme ne pouvaient s'appliquer à un quelconque État au Moyen-Orient. Certes, sans nier l'évidence du caractère peu démocratique, voire dictatoriaux de plusieurs régimes de cette région, il n'était pas possible de qualifier de fascistes l'organisation sociale de ces régimes ou mouvements politiques. En fait, le terme semblait être une façon plus utile à certains extrémistes de droite particulièrement islamophobes de se livrer à des diatribes guerrières contre les musulmans, comme Ann Coulter et surtout David Horowitz, un universitaire particulièrement acharné à cette cause.
À propos de cet individu, j'ai trouvé justement un excellent reportage de Max Blumenthal sur Youtube. Vous le constaterez par vous-même, un type comme Horowitz est plus utile...à la gauche, quand il agit de la sorte!



Et sur le fascisme, il existe d'autres critères plus serrés, plus nombreux et précis, qui permettent de déterminer qu'un certain pays est bien sur cette voie... et c'est ce qui m'inquiète!

jeudi, novembre 15, 2007

Quelle horreur!

J’ai eu un malin plaisir à lire le reportage du Journal de Montréal, sur l’occupation du CEGEP du Vieux-Montréal par les étudiants et de son évacuation forcée par la police. On aurait dit que le quotidien de Quebecor cherchait à imiter un journal réactionnaire des années 60. Encore un peu et en lettres frontispices rouges, on aurait pu lire « SEXE-DROGUE-ÉMEUTE ». Comme l’amour libre du temps de la génération précédente s’est éteint quelque part en 1983, on ne peut plus faire allusion au sexe, pour discréditer le mouvement étudiant. Ce qu’il reste à faire, pour les journaleux du JdeM, c’est de s’introduire auprès des militants, prendre des photos-chocs, les dépeindre comme des alcooliques, des drogués, des vandales sans autre cause que celle du plaisir au dépend des autres. Du grand art, ce qu’a fait la rédaction de ce journal jaune, afin de maintenir captive sa clientèle, en manque de nouvelles. Quand tous les médias n’avaient pas autre chose à faire cette semaine que de dépenser pour couvrir le passage de l’Airbus A320, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Alors, une grève étudiante en novembre, c’est du pain béni pour les patrons de la presse. Mieux encore, quand il y a du grabuge, avec assez d’images pour faire réagir les vieux réacs des cafés de centre-d’achat :

-Mon cher monsieur, ces jeunes-là, c’est une bonne guerre qui leur faudrait. Dans notre temps, on savait c’était quoi, les vrais affaires. Pis eux-z-autres, là dans leur CEGEP, avec leur drogue, c’est des coup de pied au derrière!
-Oui, mon cher monsieur. Ces jeunes-là, y’apprennent rien là-bas qu’à faire du trouble. Regardez dans le journal. Toute d’la vermine. Pourquoi ils sont comme ça, mon cher monsieur? C’est parce qu’ils ont tout cuit dans le bec, pis ils apprennent rien que des niaiseries. Dans mon temps, on laissait pas des barbus enseigner, regarder c’que ça l’a donné!
(c’est fictif, mais j’exagère à peine…)

J’ai pu lire quelques éditoriaux et commentaires de nos bien-pensants de Quebecor, Gesca et Radio-Canada. Pour eux, fatalement, il faut absolument augmenter les frais de scolarité, après tant d’années de gel, car les universités ne peuvent pas arriver à boucler leur budget (ah oui? Et la crise budgétaire de l’UQÀM, elle provient d’où?), peu importe si ça ne réglera rien à court terme. Alors, vous imaginez bien que le programme de l’ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante), qui privilégie la gratuité scolaire est aux antipodes du sens commun imposé par la garde journalistique du patronat. Car nos bons patrons, comme les hôpitaux, les universités et le système collégial actuel leur a créé des envies, surtout de posséder un réseaux, à peu de frais. Les système est coûteux et inabordables ailleurs, pourquoi ça serait différent ici? Quand ils en sont rendu à faire dire à leurs portes-queue (Nathalie Elgraby, dans le JdeM, toujours très édifiante dans la bêtise néo-libérale), que ce sont les riches qui ont profité du coût trop bas de l’éducation, pour nier l’évidence des résultats des quarante années du système public, c’est qu’ils sont déjà rendu au bout de l’argumentation.

Ça me rassure, de voir que le mouvement étudiant est quand même pris au sérieux. Quand la grande économiste Elgraby tente de s’attirer la sympathie des étudiants, en leur suggérant de refuser de payer leur cotisation, au nom d’une solidarité qu’on leur impose, ça en dit long sur son paradigme. Sachant que le mouvement conserve son ascendant, même en cette année où le mouvement est plus difficile à démarrer, elle tente de le saper, en utilisant la stratégie qui lui sied bien : la dissociation, par l’appel à l’individualisme obligatoire. Je la cite :
« Vos associations étudiantes soutiennent que les droits de scolarité ont pour effet de réduire l’accès à l’éducation. Pourtant, elles n’hésitent pas à exiger de vous des cotisations obligatoires dont certaines s’élèvent à plus de 50 $ par trimestre. N’y voyez-vous pas un non-sens? Devons-nous conclure qu’une hausse de 50 $ par trimestre réduit l’accessibilité uniquement lorsqu’il est question de frais de scolarité, mais qu’elle est sans conséquence quand ce montant est destiné aux coffres des associations étudiantes?! Pourquoi ne demanderiez-vous pas à vos associations de faire preuve de «solidarité étudiante» et de favoriser l’accès à l’éducation en abolissant les frais qu’elles vous imposent? »

Tout à fait édifiant. Bien sûr, à quoi ça sert d’être représenté par une association? Les directeurs sont des gens bien, les gens des CA des établissements aussi, pourquoi des étudiants se mêlerait de ces affaires qui ne regarde que ces gens biens? En somme, Elgraby demande aux étudiants, ceux qui savent les « vrais affaires », qu’ils ont intérêt à se dissocier de leurs association, et ainsi abandonner leur possibilité de changer quelque chose. Belle façon d’encourager le pouvoir des individus, en lui suggérant de contribuer à miner le mouvement étudiant. Son paradigme est simple, chacun peut obtenir ce qu’il veut, par soi-même. Tant pis si les frais de scolarité s’ajuste à ceux des autres provinces, chacun doit penser à soi. Imaginez une telle mentalité, au sortir de la Grande noirceur, en 1959… vous faites partie de l’Union nationale, ou encore des Bérêts blancs!

À propos de l’Université…

Mon ami Éric, ancien camarade du syndicat et désormais étudiant à Ottawa, m’a envoyé cette lettre ouverte, parue dans le journal Le Droit. Ça en dit long, sur le genre de mécénat que souhaite les Elgraby de ce monde…

Le Droit
Actualités, mardi, 13 novembre 2007, p. 13


Le capitalisme académique à l'Université d'Ottawa



(Sauf pour M. Wolfe, tous les signataires sont inscrits à la maîtrise ou au doctorat en pensée politique à l'Université d'Ottawa.)

L'inauguration récente d'un pavillon au nom de Paul Desmarais à l'Université d'Ottawa nous inquiète quant à la mutation du rôle de l'Université dans l'économie du savoir. Lorsque l'État réduit son financement, l'institution tend à se commercialiser et à entrer dans une logique de capitalisme académique où la connaissance n'est plus transmission de culture, mais un instrument servant à la création de valeur marchande.
À l'Université d'Ottawa, le recteur Gilles Patry reconnaît que le sous-financement public provoque une dépendance croissante vis-à-vis des fonds privés. C'est pourquoi des donateurs sont invités à investir en retour de considérations futures, dont l'attribution de leur nom à un édifice ou à un département. Parmi ceux-ci, Paul Desmarais, magnat financier influent du secteur des communications, et Ian Telfer, président du conseil d'administration de Goldcorp, société minière canadienne.
L'emprise grandissante du financement privé s'accompagne d'une commercialisation de l'espace public universitaire. Une brève visite sur le campus universitaire suffit pour s'en convaincre. En lieu et place d'un café étudiant, le pavillon Desmarais s'est doté d'une succursale Starbucks. La bibliothèque, quant à elle, a remplacé des espaces de travail par un Second Cup. Des étudiants qui protestaient lors de l'inauguration du Desmarais se sont vus refuser l'accès à notre université par les policiers et les agents de sécurité, sous prétexte que l'université est maintenant "une propriété privée".
Nous déplorons que le campus universitaire ressemble de plus en plus à un centre commercial privé où les clients viennent acheter des connaissances instrumentales qui en feront de bons producteurs de contenu pour "l'économie du savoir". La plupart d'entre nous serons réorientés dans des domaines techniques pour y acquérir les capacités d'être de bons gestionnaires flexibles sur le marché du travail.

Le capitalisme académique

"Partenariat, gouvernance, excellence, innovation" : le langage managérial de nos administrateurs trahit déjà la mutation de l'institution universitaire en organisation dont le rôle est de gérer des flux de savoir en réponse immédiate à l'offre et à la demande de main d'oeuvre. Nous sommes en droit de nous demander si l'Université n'est pas en voie de se détourner alors de sa mission fondatrice (transmission d'une culture humaniste et critique) pour se brancher directement sur l'appareil productif.

De plus en plus, le corps professoral se transforme en agrégat d'entrepreneurs-chercheurs qui doit prouver son excellence, sa capacité d'innovation et son potentiel de leadership... ce qui se mesure au nombre de subventions obtenues. Les étudiants sont appelés à investir dans leur potentiel ou "capital humain" afin de le faire fructifier à la Bourse des existences. Est-ce un hasard si la campagne de recrutement de l'Université d'Ottawa 2006-2007 avait pour thème : "I invest in myself" ?

Fin de la liberté académique ?

Les administrateurs de nos universités nous appellent à être des "citoyens du monde" dans une "société planétaire". Mais quelle est au juste cette société à laquelle on nous somme de nous adapter sinon cette sphère d'échanges impersonnels où transitent des flux de savoir qui se transforment en flux de capitaux ?

Alors que sa mission devrait favoriser chez chaque individu autonome l'émergence d'un rapport critique au réel, lui-même ancré dans le partage d'un monde commun, l'Université tend de plus en plus à produire des personnes-objets dotées des capacités de s'adapter sans broncher aux sursauts de l'environnement économique "objectif".

L'économie devient donc l'instance qui mène le monde, et les universités sont à sa remorque. Et c'est pourquoi nous craignons pour la liberté de penser.

Jean-François Bissonnette,
Tina Lafrance,
Marie-Hélène Choinière,
René Lemieux,
Eric Mallette,
Eric Martin,
Maxime Ouellet,
Julie Paquette,
Martin Parrot,
Olivier Roy,
Seamus Wolfe,
Vice-président aux affaires universitaires,
Fédération étudiante de l'Université d'Ottawa

© 2007 Le Droit. Tous droits réservés.

Facebook

Je suis un accroc à Facebook. Je ne devrais pas, je le sais, mais c’est plus fort que moi. Comme c’est bien fait! Je peux savoir ce que deviennent mes amis, en autant qu’ils passent de temps en temps. De plus, je retrouve d’autres amis, que j’ai perdu de vue. Une sacré bonne invention.

Le hic, c’est quand j’ai lu ce texte, envoyé par mon camarade André. Ça vient de la Presse du 3 novembre, dans un dossier sur les danger de MySpace et Facebook, vis-à-vis l’attitude inquisitrice des employeurs… tien, ça je connais!

Êtes-vous accro?

Par Marie Lambert-Chan, collaboration spéciale


Le site de réseautage Facebook regroupe plus de 33 millions
d'internautes à travers le monde, dont environ 11 millions au Canada.
Il n'est pas rare d'entendre un Facebookien avouer qu'il est
complètement accro à cette application. Pas étonnant quand on sait
que les utilisateurs se connectent à ce site en moyenne 18 fois par
jour.

Peu d'adeptes de Facebook sont toutefois conscients que le temps
qu'ils y passent est proportionnel à l'étendue de leur cyber-
réputation qui, souvent, est loin d'être flatteuse. Comme il vaut
mieux prévenir que guérir, voici un petit test pour mesurer votre
dépendance à Facebook. Un sevrage s'applique si vous répondez oui à
plus de trois affirmations.

- Je visite Facebook plus de 10 fois par jour.
- Vous avez plus de 50 amis.
- Lorsque vous prenez une bonne photo, vous voulez immédiatement la
mettre dans votre profil Facebook.
- Vous faites partie de plus de cinq réseaux.
- Vous avez créé votre propre réseau.
- Vous savez qui est Mark Zuckerberg.
- Vous avez forcé des amis à joindre la communauté Facebook.
- Vous faites une mise à jour quotidienne de votre profil.
- Vous écrivez au moins cinq commentaires par jour sur le " mur " de
vos amis.
- Vous utilisez davantage Facebook que le téléphone pour communiquer
avec vos amis.
- Vous utilisez Facebook Mobile.

© 2007 La Presse. Tous droits réservés.

Heu…ben ouais, c’est vrai pour moi, dans la majorité des affirmations…

En passant, cher Big Brother, on sait que tu fouilles dans les fiches des employés de Renaud-Bray sur Facebook. Qu’est ce que tu penses y trouver, des louanges envers l’entreprise? Va sur les fiches des cadres, c’est là que tu vas en trouver…c’est bien les seuls qui peuvent en faire!

mardi, novembre 13, 2007

Encore l'automne!

Sans aucun doute, plusieurs ont été touchés par la pub d’Amnistie Internationale, que j’ai placé sur mon blog la semaine dernière. Pour répondre à mon ami Nic, oui, je crois qu’une signature sur une pétition peut faire la différence. La dernière que j’ai signé est celle-ci, celle des Québécois de souche contre l’intolérance. Suite aux dérapages provoqués par la commission Bouchard-Taylor à ses débuts, lorsqu’une cohorte d’ignorants du type d’André Drouin se sont présentés au micro pour y aller de déclarations imbéciles, cette pétition a eu pour but de démontrer que les Québécois dits « de souche » ne peuvent être inclus dans ces réductions rapides entendues jusqu’à maintenant.

J’en signe souvent, des pétitions, autant virtuelles que sur papier, en autant que la cause m’interpelle. Signer pour la libération de prisonniers politiques, pas de problème, mais pour s’opposer à l’implantation d’une maison d’accueil pour femmes battues dans mon quartier, pas question!

Tant mieux!

La motion adéquiste, celle qui aurait permis la défaite en chambre du gouvernement et le déclenchement de nouvelles élections en décembre, a été défaite cet après-midi. Sans aucun doute, l’Union nationale créditiste (ADQ) s’est enferrée dans une logique très peu réfléchie, une façon de donner suite à une fausse manœuvre de son chef. Malgré cela, il est évident que ce parti n’a aucun projet politique de remplacement, pour prendre les commande du gouvernement. L’excuse de vouloir abolir les commissions scolaires, sans avoir une politique précise de remplacement, est une représentation du côté populiste de ce parti. Dans ses tentatives de justification, le chef et ses acolytes ont eu l’air davantage d’animateurs de tribunes téléphoniques que de politiciens. C’est à croire qu’ils sont toujours en campagne électorale, niant ainsi que la très grande majorité des électeurs ne les ont pas choisi pour former le gouvernement.

Un coup d’œil aux débats télévisés de l’Assemblée nationale, diffusés par Télé-Québec, démontre rapidement que l’ADQ est toujours l’affaire d’un seul individu, son chef. En observant les performances pitoyables des députés de l’Opposition officielle, il m’arrive de penser que les libéraux pourraient bien obtenir un troisième mandat de suite, sans farce! Regarder bien comment Jacques Dupuis, le numéro 2 du gouvernement, semble avoir un malin plaisir à ridiculiser les questions de ses vis-à-vis adéquistes. Imaginez-vous Janvier Grondin ministre de quelque chose, ou ce prof raté, François Desrochers, ministre de l’éducation? J’ai de la misère…


François Desrochers, député adéquiste
et critique en matière d'éducation

Le syndrome de « l’ami »

Un de mes ami, dont je conserve l’anonymat, me confiait l’autre jour, lors d’une sortie dans un bar, qu’il était atteint de ce syndrome maudit, qui affecte autant les hommes que les femmes. Vu qu’on était entre gars, aussi bien parler pour notre genre, ce syndrome vécu par les femmes nous est plutôt étranger. Comme beaucoup de gars, mon ami est frustré par une considération qu’il veut positive, mais dont il trouve finalement rebutante. Abonné ces derniers temps au site de rencontres Réseau Contact, il a eu la chance de recevoir quelques approches de jolies femmes, attirées par la qualité humoristique de sa description personnelle. Encouragé, mon ami s’est bien imaginé de pouvoir mettre un terme à son célibat. Pas qu’il est laid comme un pichou, loin de là. Comme moi, mon pote a un look et une attitude marginale, à cent lieues du style yuppie qui semble être la norme, pour les gars dans la trentaine, mais lui ne s’identifie pas à la même culture punk/metal que la mienne, c’est un artiste avant tout. Occupé par son statut de travailleur autonome, le site a donc bien des avantages à ses yeux.

Et des désavantages.

Ainsi, il a fait la rencontre, très souvent virtuelle, de quelques jeunes femmes bien avenantes. Elles ont été attirées, pour ne pas dire séduites par les qualités de sa personnalité, son humour brillant, son charme indéniable. Heureux de cette tournure en sa faveur, mon ami s’est donc imaginé des semblants de scénarios romantiques. On se ressemble là-dessus, on ne cherche plus les passades d’un soir ou de quelques soirées. Pour nous, à notre âge, on ne tient plus les relations homme-femme à la légère. Jouer au Don Juan du Plateau Mont-Royal, c’est pas notre truc. Alors, quand une possibilité de connaître l’amour se dessine, on s’emballe un peu. Et là, pour mon ami, crack! Ça n’a pas manqué, il se fait dire la même chose à chaque fois…vous imaginez dans quels termes on lui indique que la relation ne sera pas très intime… et ça fait toujours son effet. Qu’est-ce qui n’a pas marché, cette fois-là?

Je connais bien ce problème là, on se torture les méninges, on se demande où on a gaffé, si on n’a pas dis quelque chose de trop, révélé un truc un peu compromettant, quelque chose du genre. Si on a rencontré la personne, on se demande si on n’a pas mal paru, en portant des vêtements trop voyants, si on avait mauvaise haleine ou un point noir que l’on avait pas vu, ou encore si on n’avait pas eu l’air de ceci ou de cela. J’ai passé par là, plus d’une fois. Encore aujourd’hui, je ne suis pas certain que je me suis débarrassé de ce complexe, mais je compose avec lui, ce qui ne semblait pas être le cas de mon pote.

Être un ami ou considéré comme tel, suite à une rencontre que l’on voulait aboutir sur un autre type de relation, c’est un peu déconcertant. En fait, on ne disparaît pas comme cela du paysage, si on le veut, on peut conserver beaucoup de relations du genre, sans aucun complexe. Mais quand ça se répète, quand on a l’impression qu’on n’a pas ce qu’il faut pour séduire, on peut développer d’autre genres de complexes. Celui d’être incompris, de ne pas être à la hauteur des attentes des femmes d’aujourd’hui, de ne pas en savoir assez sur la façon de pouvoir se sortir de son célibat, d’être voué à être un vieux garçon, etc. On parle beaucoup de l’art de la séduction, mais dans un contexte rationnel, qu’en est-il en réalité? Une pose, une attitude feinte, un rôle à jouer dans un contexte précis. C’est peut-être là que se trouve la réponse à ce syndrome…

Après quelques verres, on a discuté du problème de façon pas mal plus évasive, mais une chose est resté, c’est l’impression que ce jeu de la séduction et tout que cela comporte, même les attitudes qu’on trouve bêtes et arriérées, ont encore la cote. Jouer au macho semble donner plus de résultats que de rester soi-même en tout temps. Quitte à se faire qualifier, comme je l’ai déjà entendu dire, d’être prévisible. Quand j’ai quitté l’endroit, plus tôt que mon ami parce que je travaillais le lendemain, celui-ci avait commencé à entamer un semblant de discussion avec nos voisines de comptoir… je ne sais pas trop comment ça s’est terminé pour lui.
J’aimerais bien avoir vos commentaires, sur ce syndrome. Si vous reconnaissez son existence ou encore, vous en êtes atteint…

samedi, novembre 10, 2007

Un excellent spot publicitaire.

Je ne pouvais faire autrement que de vous faire connaître cette excellente publicité d’Amnistie internationale, que mon camarade Patrick m’a envoyé cette semaine.





jeudi, novembre 08, 2007

Sur quelques sujets.

J’ai posé cette question, sur le site connu, la semaine dernière. Bien sûr, c’étais le 1er novembre :
Que pensez-vous de René Lévesque, vingt ans après son décès? Avez-vous des souvenirs de lui, ou encore quelle image vous avez de cet homme?

Voici les réponses que j’ai obtenu :

« J'ai une affection pour lui qui remonte à mon enfance, avec des parents péquistes dans les années 70. Mais j'ai commencé à militer quand il a pris son virage à droite au début des années 80. Il vaut quand même dix fois Marois, Charest et Dumont réunis. » Benoît

« L'image mental que j'ai c'est la plaque de nos automobiles avec le slogan : Je me souviens dessus... Drôle d'association hein? » Tyna

« Si j'comprends bien, ce sera à la prochaine fois !!!! Snif snif!!! Je l'oublierai jamais même si j'étais encore toute petite ! » Judyth

« Je pense que j'avais 10 ans quand il est mort mais que "je me souviens" quand même très bien de lui... Ma mère l'admirait beaucoup pour sa politique mais ne manquait pas de souligner ses défauts humains... Comme plusieurs ne peuvent s'empêcher de faire. » Julie A.
« Il m'a beaucoup inspiré, sur la droiture et sur l'engagement que l'on pouvait avoir pour les siens. J'étais très jeune quand il était Premier ministre, il accompagne également beaucoup de souvenirs de jeunesse. » Alain

Pour les jeunes en Finlande…

Je n’aurai jamais les mots justes et nécessaires, pour exprimer mon désarroi devant un drame comme celui de Tuusula, en Finlande. Comment peut-on en arriver là, à dix-huit ans, se munir d’un arme, annoncer son massacre sur Youtube et finalement poser ce geste terrible, l’assassinat de sept jeunes garçons et filles et d’une professeure, avant de retourner l’arme contre soi-même? La Finlande, c’est si loin de l’Amérique du Nord et sa passion maladive pour les armes. Pour moi, c’est un lieu de paix, ou les gens sont encouragés très tôt à faire de la musique et s’exprimer dans les arts. Je m’intéresse pas autant que je le voudrais bien à ce pays, comme mon ami Éric, qui a appris le finnois, mais on dirais que ça m’a touché dans cet histoire dramatique. Ça ne devait pas arriver là, jamais. Comme ailleurs.

Message d’intérêt public


Des militants de Greenpeace escaladent un pont et installent des banderoles pour protester contre l’exploitation des sables bitumineux en Alberta

Chers sympathisants,En ce moment même, quatre militants de Greenpeace sont suspendus à la structure d’un pont, à plus de 40 mètres au-dessus des eaux de la rivière Saskatchewan nord, à Edmonton. Ils accrochent deux banderoles réclamant la fin de l'exploitation des sables bitumineux de la province. Greenpeace a organisé cet événement en ce jour d’ouverture de la session parlementaire albertaine. Ces banderoles sont bien visibles depuis le Parlement.Nous avons besoin de votre aide pour faire passer notre message avec encore plus de force.
Cliquez ici pour voir des photos et des vidéos de l’événement et obtenir plus de détails. Le coût environnemental de l’exploitation des sables bitumineux est extrêmement élevé. En fait, il s’agit d’une des pires sources d’énergie qui soient et les Albertains sont déjà victimes des conséquences environnementales et sociales de cette industrie dangereuse, polluante et destructrice. Pour atteindre le sol et permettre le passage des excavatrices géantes, on détruit des forêts anciennes qui constituent d’importants habitats pour les animaux sauvages. Si tous les permis demandés étaient accordés, l’exploitation des sables bitumineux couvrirait un territoire aussi vaste que celui de la Floride. L’exploitation des sables bitumineux est aussi la plus importante cause d’augmentation des gaz à effet de serre (GES) au pays. Et c’est en grande partie à cause de cette industrie que le Canada ne respecte pas ses engagements de réduction des GES dans le cadre du Protocole de Kyoto. D’ici 2020, l’exploitation des sables bitumineux produira deux fois plus de GES chaque année que l’ensemble des automobiles et des camions actuellement en circulation au pays. Compte tenu des conséquences des émissions de GES sur le réchauffement climatique, il est totalement irresponsable de la part du gouvernement albertain de continuer à promouvoir l’expansion des projets d’exploitation des sables bitumineux. Si les politiciens de la province se souciaient réellement de la santé de leurs citoyens et de l’environnement, ils prôneraient l’abandon de cette industrie au profit du développement d’énergies propres et renouvelables, comme l’énergie solaire, géothermique et éolienne. Les solutions existent : ce qui manque, c’est la volonté politique.Le problème des sables bitumineux ne concerne pas que l’Alberta. Les tonnes de GES émis lors de la production du pétrole se retrouvent dans l’atmosphère et ils affectent l’ensemble de la vie terrestre. L’exploitation des sables bitumineux constitue un crime contre l’environnement à l’échelle planétaire.
Aidez-nous. Agissez vous aussi!
Écrivez au premier ministre Stephen Harper pour lui demander de cesser immédiatement d’accorder des avantages fiscaux aux nouveaux projets d’exploitation des sables bitumineux. Demandez-lui aussi d’exiger que l’industrie atteigne les objectifs de réduction des émissions qui la concernent.
Halte aux sables bitumineux, Monsieur Harper!
Plus de détails au sujet de la campagne.


Merci à Marie-Claude L. pour m'avoir envoyé ces informations.

mercredi, novembre 07, 2007

30 Days of Night...et Dumont qui s'excite!

C'est hier soir que je me suis finalement déplacé au cinéma Paramount, pour me payer cette sensation rare de se tenir crispé à son siège. Je ne voulais pas être pris au dépourvu, comme lors de la sortie de 28 Weeks Later, déjà paru en format DVD. J'avais déjà indiqué que je voulais aller voir ce film d'horreur, 30 Days of Night, inspiré par une BD qu'on m'avait prêté le mois dernier. Je n'ai pas été déçu, loin de là. Bien que le scénario nous a fait grâce de plusieurs éléments de l'histoire afin d'alléger le tout, le travail a fait preuve d'une bonne représentation de la bande dessinée sur la forme. Cette variante sur le thème des vampires nous a donc paru plutôt originale, à moi et à mon amie Judyth. Malgré les critiques mitigées, pour un film qui sans doute ne refera pas le genre, nous avons été d'accord pour dire que nos dollars ont été investis pour ce que nous désirions, soit plusieurs frissons. N'est-ce pas le but du genre, outre le fait qu'il contribue à enrichir ses artisans?

Le synopsis de ce film a amené les vampires en Alaska, à Barrow pour être précis, la ville la plus au nord des États-Unis, où la population est saisonnière et dépend de l'industrie pétrolière. À cet endroit, durant l'année, la nuit dure trente jours... Il n'en fallait pas plus pour qu'une colonie de suceurs de sang, probablement les plus laids que l'ont ait vu depuis le Nosferatu, personnifié par l'acteur Max Schreck, se pointent dans la toundra. Comme si leur laideur ne suffisait pas, ces vampires voyageurs, insensibles au froid, agissent de façon brutale et barbare, sous l'égide d'un chef dénué de toute sensibilité. On est très loin du raffinement des personnages d'Anne Rice ou de Poppy Z. Bryte. Pour eux, un village aussi isolé et où le soleil est absent si longtemps signifie pour eux un buffet libre-service...

Après quelques indices laissant planer la menace, derrière les agissements d'un marginal arrivé on ne sait comment, c'est sur les épaules du shérif local, en pleine séparation. Devant cette épouvantable épreuve, révélée sous la forme d'un horrible massacre des habitants de Barrow, le policier Eben devra faire preuve d'abnégation en faisant équipe avec son ex-femme Stella, autant d'un sang-froid lui permettant de surmonter une abomination auquelle personne ne peut prétendre affronter sans y laisser une part de son humanité. Accompagnés de quelques survivants, ils vont tenter de passer les jours avant le retour du soleil, en se cachant du mieux qu'il peuvent, sans électricité, sans chauffage et sans moyens de communication avec l'extérieur.

À mon avis, on a repoussé quelques limites dans ce film, surtout sur les images du massacre commis par les vampires, de même que la façon dont les humains se débarrassent d'eux. Dans cette variante, les vampires, pourvus d'une très grande force physique, peuvent être tués par décapitation. C'est pourquoi quelques-uns se feront faire sauter la tête à coup de fusil ou de hache, selon les circonstances. Pour les sensibles qui se risquent à aller voir ces images, certaines pourraient vous troubler un peu. La scène dans le magasin général, en particulier, je n'en raconte pas plus. De plus, l'hémoglobine est très visible sur la neige blanche, on n'a pas lésiné sur le sang de théâtre...

Pour les amateurs du genre, ainsi que les fans de la BD, je ne peux que vous conseiller ce film, pendant qu'il est encore en salle. Malgré bien des défauts, on est quitte pour en parler le restant de la soirée au Foufounes électriques ou ailleurs, devant une petite bière, comme je l'ai fait...



Y'en a qui s'énerve!

J'ai été surpris de l'utilisation qu'a fait l'ADQ de la très faible participation électorale aux élections scolaires. Sensiblement en baisse dans les sondages, avec des difficultés à défendre quelque chose de précis à l'Assemblée nationale, les unionistes-créditistes de Mario Dumont se devaient de faire un coup d'éclat. Comme je l'évoquais dimanche dernier, je pensais bien qu'un d'entre eux aurait une réaction, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce que ce soit le « cheuf » lui-même, très sûr de lui-même, qui fonce bille en tête et déclare qu'il fera en sorte que le gouvernement tombe sur cette question, suite à une motion de censure de son parti. À mon avis, s'il s'agit là d'un exemple du flair politique de Dumont, je crois qu'il s'est émoussé quelque part. Comme le soulignais le libéral Jean-Marc Fournier, en chambre, voilà l'ADQ et Dumont qui crient au scandale pour des élections scolaires qui auraient coûtés 17 millions de dollars, mais feraient en sorte de retourner en élections en décembre, pour plus de 70 millions. Chercher l'erreur...

Mario Dumont est-il si pressé de devenir premier ministre, à la tête d'un parti aux coffre désormais garnis, dont certains électeurs traditionnels du PLQ lui donnaient sa chance, au point où il prétendrait former le gouvernement? On peut voir ainsi de quelle façon ce vieux politiciens en a assez d'attendre, il s'imagine déjà au pouvoir, sur le coup de l'émotion de l'électorat devenu soudainement hargneux et pressé d'en finir avec les commissions scolaires. D'ailleurs, on ne sait pas toujours très bien quel est le projet qu'ont en tête les adéquistes, mais il me semble que la priorité n'est pas tant de se débarrasser d'une structure soi-disant sclérosée et inefficace, mais surtout de mettre au pas l'éducation au profit de certaines orientation issues directement du milieu des affaires... et c'est bien ça qui m'inquiète. Je lisais encore les commentaires de ceux dont le projet ultime, suite à l'abolition des commissions scolaires, est de désyndicaliser la majorité des enseignants, ces « beatniks pouilleux qui font de nos enfant des gauchistes et des écologistes analphabètes et blablabla »... Ça serait prometteur, une élection sur ce thème! L'ADQ devrait demander à l'autre illuminé qui enseigne à l'Université Laval, Réjean Breton, dont je me demande ce qu'il fait là, de devenir candidat de l'ADQ. Ça serait déjà plus pittoresque que Jean-Pierre Plante ou Christian Raymond, les deux autres candidats que Dumont a viré durant les dernières élections!

Vous aimez les chats?

Vous allez peut être reconnaître le ou les vôtre(s), dans cette animation très rigolote, dont je dois la découverte à mon ami Luc. Comme lui-même est pourvu du célèbre Titigre, un matou dont je ne voudrais même pas si on me payait pour le garder, tant c'est un chat fatigant avec ses miaulements incessant, il y a de quoi sourire...

Ma grande hantise.

J’ai retrouvé l’excellent documentaire The War Game, réalisé en 1965 par le cinéaste britannique Peter Watkins. Ce documentaire devait être diffusé par la BBC, mais les autorités du pays, jugeant contraire aux orientations militaires, l’ont interdit de difusion. Voici ce qu’on retrouve à propos de cette controverse, sur le site de Wikipedia :

« La BBC lui commandant un documentaire sur les effets du nucléaire, Watkins réalise La Bombe (The War Game), où il filme, dans le style des actualités et en s'appuyant sur des documents filmés à Hiroshima et Nagasaki, le déclenchement d'une guerre entre l'OTAN et l'URSS, une attaque atomique de cette dernière sur le Kent et ses conséquences désastreuses : le massacre de milliers de personnes, le sacrifice des civils par l'État, la lutte pour survivre, le parti-pris gouvernemental des médias.

Les acteurs sont recrutés via des réunions publiques dans le Kent, et le tournage a lieu pour l'essentiel dans des barraquements militaires abandonnés à Douvres. Watkins veut de nouveau impliquer des « gens ordinaires » dans une recherche sur leur propre histoire, à cette différence que La Bombe fait référence à des évènements pressentis comme imminents à l'époque, mais qui n'eurent pas lieu. L'un des objectifs est de parler et faire parler des effets du nucléaire et de la course aux armements, qui, en dépit d'un mouvement de protestation contre la politique britannique de l'époque (la Grande-Bretagne, dirigée par Harold Wilson, développe son programme d'armement nucléaire), ne sont que très peu abordés par les médias contemporains.

La BBC apprécie modérément, le film est débattu au Parlement et au sein du gouvernement, et la chaîne justifie finalement sur des critères de qualité son interdiction du film.

Ce dernier recevra pourtant en 1967 le prix de Meilleur Film Documentaire (le fait est rare pour une fiction...) en Grande-Bretagne. Watkins démissionne de la BBC lorsqu'il découvre que l'interdiction fait suite à des pressions du gouvernement britannique. »

Il a fallu plus d’une vingtaine d’année, avant que les Britanniques puissent voir ce documentaire à la télévision. Entre temps, aux États-Unis, le même film avait obtenu l’Oscar du meilleur documentaire et avait même été diffusé sur les grands écrans…

Je vous invite donc à regarder ce documentaire, que j’ai enfin retrouvé dans sa version intégrale. La durée du film est de 48 minutes, ce n’est donc pas trop long, à moins que vous soyez au travail…



(Si le lien ne marche pas, cliquez ici)
Pourquoi ce documentaire m’a marqué? Vous en jugerez par vous même. La première fois que j’ai eu vent de ce film, c’est par le biais du groupe punk Discharge. Celui-ci avait intégré un extrait sonore du film entre deux pièces, sur l’album Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing. L’une d’entre elles s’intitule A Hell on Earth…



Dans le contexte des sérieux troubles secouant le Pakistan, un pays détenant la bombe nucléaire, de même que les menaces que font planer la Turquie sur le Kurdistan irakien, il n’est peut-être pas vain de brandir à nouveau la crainte de voir la situation géopolitique dégénérer rapidement, comme l’exprime le film.

dimanche, novembre 04, 2007

C'étais un jour d'élection...

..mais sans doute, encore une fois, le scrutin des élections scolaires va franchir encore une fois un record d’absentéisme. Même ici à Montréal, où les résultats faisaient en sorte que des enjeux cruciaux, notamment sur le contenu de certains programmes, amenaient des débats qui duraient des semaines. Il a n’y a pas si longtemps de cela, à peine une dizaine d’années. Maintenant, c’est l’indifférence.

Pas pour moi. J’ai dévié de la trajectoire de ma promenade aujourd’hui, spécialement pour aller voter. Évidemment, ça ne se bousculait pas dans le gymnase de l’école Chomedey-de Maisonneuve, sur la rue Létourneux, pas loin d’ici. J’ai eu le choix entre deux candidats, celui du MÉMO (Mouvement pour une école moderne et ouverte) et un candidat indépendant. J’ai voté pour le candidat du MÉMO, étant donné qu’il s’agit d’un parti défendant des intérêts dont je suis sensibles. Dans le contexte de la lente subordination exclusive de l’éducation aux intérêts du marché du travail, on a intérêt à garder un œil ouvert sur les commissaires. Si on ne veut pas se ramasser avec soit un système d’éducation où on va sacrifier la formation générale à des cheminements bâtis sur mesure pour les employeurs, la surveillance est de mise.

Quelle sera la prochaine déclaration de l’adéquiste chargé de critiquer le gouvernement sur l’éducation? Va-t-il poursuivre la même charge contre l’existence des commission scolaire, comme durant la dernière campagne électorale? Ou nous aurons encore une fois un bel exemple du côté girouette de ce parti et de son chef? S’il se ramène devant les caméras avec son abolition, il faut être attentif, car l’idée vient tout droit de l’Institut de la Vérité divine et révélée de l’économie triomphante (IEDM). En dehors du prétendu allègement de structure, cette solution cache derrière elle la subordination des institutions scolaires à des conseils d’administrations, dont les responsabilités seront soustraites à l’influence du public. Durant les élections, Dumont s’était avancé, pour vouloir confier la gestion des écoles aux municipalités. Imaginez comment ressembleront les écoles, déjà en manque de subsides, si elles deviennent dépendantes de la situation financière de chacun des villes. On verra très bien la différence de l’éducation, selon la richesse de la ville. Nul doute que ce ne sera pas pareil… Belle façon de conserver les mêmes chances pour tous! Mais on le sait bien, nous avons tous les mêmes capacités de réussir à la naissance, nous disent les faiseux d’idées de l’IEDM…

Pendant que j’écris ces lignes, l’émission de Gérard D. Laflaque a illustré le chef de l’Union nationale créditiste, Mario Dumont, déguisé dans un Dunkin’s Donuts, en train de prendre ses idées à travers le chialâge des vieux. On le voit mal grimé, avec des lunettes, un faux nez et une grosse moustache. À la table voisine, on retrouve Stephen Harper faire de même, déguisé de la même manière… J’adore cette émission!

Le déshonorant Maxime Bernier

Ça me disait bien d’en rajouter une tranche sur cet insignifiant personnage, qui sert de ministre des affaires étrangères au gouvernement canadien. Déjà, on peut s’en rendre compte, suite à l’aventure des Jos Louis en Afghanistan, les chaussures sont un peu grandes, pour le fendant beauceron. Sa nomination semblerait faire l’affaire des milieux d’affaires de l’Ontario, qui ont un côté plus pragmatique que Bernier pouvait assumer, quand il était ministre de l’industrie et du commerce. Il se trouve que Bernier, néo-libéral plus que la raison lui demandait, s’est mis en tête de tout déréglementer dans certains secteurs sensibles, persuadés que la « main invisible » et la liberté totale du marché allaient amener le meilleur pour les entreprises. Las! À Bay Street, de toute évidence, on ne partageait pas la même candeur du ministre. Sa déréglementation du tarifs des télécommunications sans fil n’a pas été apprécié, c’est le secteur lui-même qui tenait à l’imposition des tarifs minimums. Aussi, on l’a perçu pour ce qu’il est, un autre détenteur de la vérité révélée. Ben oui, le ministre beauceron a été, avant de se lancer dans la politique active, le numéro 2 de…l’IEDM.

J’en ai lu de ses textes, bien avant son saut au Parti conservateur, pour savoir quel genre d’individu sinistre nous avions à avoir comme ministre. Imaginez ma déconvenue, le soir où j’ai appris qu’il avait été élu par la plus forte majorité du Canada. Je savais la Beauce un tantinet conservatrice et soumise aux diktats de ses élites d’affaires, Placide Poulin en tête. De là à voter pour un intégriste du marché libre, simplement parce que le père a été lui-même député conservateur durant l’ère Mulroney, la marche a été franchie vite fait. Mais peut-être voyons-nous là une révélation de l’homme devant ses électeurs, qui je l’espère se demandent quel genre de type ils ont donné un mandat aussi fort. Car c’est à ne point douter, l’attribution de ce ministère à un type qui semble avoir mis tout son savoir en économie, mais bien peu dans sa culture générale (il faut l’avoir entendu confondre le nom de l’actuel président iranien avec celui de son prédécesseur…d’oh!) est un cadeau empoisonné. Je doute fort de voir ce type persister dans ce poste, surtout si le but premier est de faire avaler à la population québécoise l’importance de maintenir des troupes en Afghanistan. Vaste besogne! Pour l’intégriste du marché qu’il est, je me demande bien s’il aime toujours son boulot, à Ottawa… à sa place, je me préparerait pour une carrière aussi édifiante de lobbyiste, ou encore de siégeant à des conseils d’administration, où il pourra impressionner la galerie avec sa fidélité à l’orthodoxie idéologique envers le libre-marché… et n’avoir aucun sentiment en acceptant des mise à pied spectaculaire, pour le plus grand bonheur des actionnaires.

Ouais, je ne l’aime pas ce Bernier.

Pour illustrer mon appréhension envers ce genre d’individu, j’ai retrouvé un extrait du « Fric Show », où apparaît Bernier, dans son rôle de gardien de la foi à l’IEDM, défendre les compagnie pétrolières, devant les arguments de Léo-Paul Lauzon. Vous savez pourquoi l’essence est si chère? C’est de la faute à la gauche et aux écologistes! Il le dit texto!


jeudi, novembre 01, 2007

Sur René Lévesque.

Le 1er novembre 1987 nous quittait l’ancien premier ministre René Lévesque, emporté subitement par un infarctus, si je me rappelle bien. J’étais à ma première année de CEGEP, à Lévis-Lauzon. J’avais 17 ans. La nouvelle avait tombé durant le Téléjournal, le soir. Lévesque n’a pas survécu à l’attaque. Le Québec venait de perdre un grand homme, un géant, malgré sa petite taille physique.

Malgré que je ne suis pas du genre à conserver uniquement une image idyllique des gens, surtout de ceux que j’admire, en reconnaissant volontiers leurs défauts et leurs faiblesses, il m’est encore difficile de ne pas voir René Lévesque comme un mortel ordinaire. J’étais de ceux qui trouvaient la statue grandeur nature qu’on lui avait érigé, sur le terrain de l’Assemblée nationale, placée sans socle, ne rendait pas justice à l’homme. Elle est maintenant à New-Carlisle, son village natal, remplacée à Québec par une statue plus imposante. Mais comme on le soulignait encore cette semaine, c’est bien la dernière chose que Lévesque se serait soucié de son vivant. L’humilité de l’homme lui allait comme une seconde nature.
À ses funérailles, on avait diffusé les images du reportage en direct sur les moniteurs du CEGEP. Il fallait entendre les nombreuses fois que la population, entourant la basilique à Québec, entonner « Mon cher René, c’est à ton tour… », retentir dans le bâtiment. J’ai manqué une heure de mon cours, pour regarder la célébration. Mon père, sergent de la SQ à cette époque, était des agents posté à l’entrée de l’église pleine à craquer. Il m’a raconté les scènes déchirantes, des anciens ministres pleurer à chaudes larmes, des adversaires sincèrement émus, de simples admirateurs anéantis par cette perte si soudaine. C’est peut-être ce vide qu’il a laissé, une cause qui n’a pas encore abouti, qui a amené sa stature à avoir autant d’importance, pour autant parler de lui après vingt ans.



On l’a beaucoup évoqué la mémoire de l’ancien premier ministre, ces derniers temps. Certains à l’ADQ ont prétendu, dans la foulée de l’ancien maire de Lévis Jean Garon, que Lévesque se serait reconnu dans ce parti. Une belle niaiserie qu’il a dit, mon ancien maire! Plusieurs libéraux l’ont également évoqué, de même que quelques intervenants à la commission Bouchard-Taylor, pour dénoncer le projet de citoyenneté du Parti québécois. Encore une fois, on a cherché à brandir la vertu que représente encore le souvenir de Lévesque, afin de se l’approprier. Comme par automatisme, sa mémoire semble être à l’origine de tout ce qui s’est fait de bien, même ses adversaires d’autrefois n’hésitent pas à franchir la ligne. Jean Chrétien lui-même, lorsque son gouvernement a imposé la limite aux contributions financières des particuliers aux partis politiques lors des campagnes électorales, a admis s’être inspiré de la loi adoptée au Québec sous le gouvernement de René Lévesque. Ce gouvernement dont Chrétien a fait contre lui bon nombre de basses manœuvres, du temps où il était ministre sous P.E. Trudeau, à Ottawa.

Pourtant, de son vivant, Lévesque n’a pas toujours suscité l’admiration. À commencer par ses adversaires politiques, dont Trudeau lui-même, qui n’a pourtant pas hésité à aller à ses funérailles. J’ai lu, il n’y a pas si longtemps, dans la biographie de Trudeau écrite par les auteurs Clark et Stephenson, une description peu flatteuse de Lévesque, perçu comme un alcoolique à l’esprit brouillon, préférant les parties de poker aux discussions de haute voltige intellectuelle. Parmi les fédéralistes suivant la pensée de Trudeau, bon nombre d’entre eux, pas seulement des anglophones, n’ont jamais eu une once d’appréciation de Lévesque. Je ne peux les blâmer, les Trudeau, Jean Marchand, Gérard Pelletier ne suscitent guère de sympathie chez moi, même décédés. Pourtant, je ne m’abaisserai jamais comme l’ont fait Max et Nicole Nemni, dont la revue Cité Libre, la création des trois individus cités plus haut, s’employait à qualifier René Lévesque de raciste et de fasciste, tout comme le Parti québécois et l’idée de la souveraineté. Je passe sur bien d’autres qui ont craché sans discerner sur l’homme et sur son travail, pour tous les prétextes. Je retiens surtout que ces individus ont en commun d’en vouloir à Lévesque, parce qu’il représente, même après sa mort, l’accomplissement de la Révolution Tranquille. Ses pires détracteurs, ont les retrouvent dans le camp des néolibéraux près de l’IEDM, pour le développement de l’appareil d’État québécois, de même que les nostalgique de la Grande Noirceur, ceux dont l’émancipation de la nation québécoise leur semble un péché contre-nature.

De mon côté, j’ai eu la chance de connaître l’époque où Lévesque a été premier ministre, jusqu’en 1984. Mes parents l’ont aimé et l’ont apprécié, il en parlaient surtout en bien, malgré les déboires de la fin du deuxième mandat. Je n’ai pas de souvenir précis de l’élection de 1976, mais beaucoup du référendum de 1980 et de la réélection du PQ en 1981. Comme plusieurs, je demeure nostalgique, devant les images de Lévesque prononçant ses discours célèbres, cette émotion qui a réussi à transmettre à tant de gens désireux d’aller de l’avant, selon ce qu’ils sont, des Québécoises et des Québécois. Une fierté aussi, durant ces moments d’une grande intensité. On pouvait facilement se reconnaître, l’homme n’avait tellement rien du héros et tout de l’homme ordinaire, mais celui là, il nous avait amené loin en avant.

Quand on y pense, il nous a quitté prématurément. Aujourd’hui, René Lévesque aurait eu 85 ans. Certain s’imagine quels auraient été ses prises de positions, si jamais il avait voulu faire valoir son point de vue. Si on peut imaginer quelque chose il faut savoir que l’homme était avant tout un libéral, selon la définition anglo-saxonne du concept, quelqu’un aux allégeances plutôt libérale au plan économique, sans pour autant nier l’importance du rôle de l’État. Pour la référence, il aurait bien paru comme un démocrate, aux États-Unis. De son temps, la nationalisation de l’électricité et le développement des services sociaux allaient de soi. Je crois qu’il défendrait la prépondérance de l’État dans ces secteurs, pour répondre à son ex-collègue Claude Castonguay, qui s’est vendu aux compagnies d’assurances, pour nous concocter un système de santé à deux vitesses. Remarquez, c’est à nous de défendre ces acquis, dont bien des pays nous envient, après qu’ils aient eux-même bradé leurs systèmes sociaux aux sacro-saintes lois du marché, pour le bonheur de quelques-uns seulement…

Il est bon de relire une autobiographie comme « Attendez que je me rappelle… », paru en 1986. Lévesque nous en apprend beaucoup, avec une qualité d’écriture qu’il a conservé de ses années de journalisme. Il faut le relire, pour se rappeler ces combats contre les chantres de la Grande noirceur, ceux qui relèvent la tête aujourd’hui, pour nous ramener à une époque révolue, le catholicisme en moins mais l’égoïsme en plus. Avec autant de performance de politicailleurs pitoyables, je ne peut que penser à ces paroles des Cowboys Fringants :

Lettre à Lévesque
Ta cigarette au bec
Du haut du firmament
Tu dois r'garder l'Québec
Pis t'dire que c'est ben décevant

Quand tu vois les pas bons
Et tous les p'tits carriéristes
Qui s'présentent aux élections
Comme des vrais opportunistes

Mais loin de moi, René
L'envie d'en beurrer épais
Ou de trop te glorifier
Le monde l'a déjà assez fait

Mais c'est quand même un peu dommage
De voir que de ton héritage
Il reste juste ma p'tite chanson
Pis un boulvard à ton nom

Quand je r'garde ma contrée
Perdue et à l'abandon
Sans projet d'société
Et m'née par des pauvres pions
Champions de la langue de bois
Et du politicaly correct
'Me semble que c'pas ça
Qu'tu voulais pour le Québec

À part de ça mon Ti-Poil
La vie es tu moins plate au ciel ?
Parce qu'ici les temps sont un p'tit peu sombres
J'te dis ça d'même mais r'vire toi pas dans ta tombe

Toi qui étais au coeur
De cette grande révolution
Qui a mis l'Québec à l'heure
De toutes les modernisations

Tu dois être franchement déçu
De voir qu'on retourne en arrière
Vous qui vous étiez battus
Pour qu'on soit maîtres de nos affaires

Pour c'qui est d'la souveraineté
On peut pas dire que c'est la fièvre
Le projet s'est mal renouvelé
Et on en parle du bout des lèvres

Mais quoique qu'à voir les extrémistes
Qui se réclament Patriotes
Avec leur discours passéiste
J'me dis qu'on est loin du jack-pot

Si on r'garde ça René
Les enjeux ont bien changé
Et les jeunes se conscientisent
Faudrait écouter ce qu'ils disent
Et que pour bâtir un pays
Faudrait pas oublier d'inclure
Les citoyens des autres ethnies
Et leur culture

À part de ça mon Ti-Poil
La vie es tu moins plate au ciel ?
Parce qu'ici les temps sont un p'tit peu sombres
J'te dis ça d'même mais r'vire toi pas dans ta tombe

Pour moi l'projet idéal
S'rait d'garder les droits acquis
Et les bases fondamentales
De la sociale-démocratie

Tout en restant vigilants
Face aux courants mondialistes
Mais bien sûr sans pour autant
Devenir anti-capitalistes

Moi j'verrais un pays
Qui ferait un compromis
Entre les mots écologie
Justice et économie

Parce que bien avant ma Patrie
Et toutes les politicailleries
J'prône les causes humanitaires
Et j'suis amoureux de la terre

Alors j'sais pas c'que t'en penses
Mais pour moi ça a ben du sens
De faire quecqu'chose de rassembleur
Qui f'rait d'nous des innovateurs
Une société plus équitable
Où l'développement serait durable
Et là c'est sûr que j'cocherais " oui "
Pour un pays...

Facque d'ici-là j'prends c'qui m'reste
De ma fierté de Québecois
Et j'te dis, René: " à la prochaine fois ! "
Et j'nous dis: " à la prochaine fois ! "