mardi, septembre 04, 2007

Stranger in a Strange Land

Je n’ai pas lu le roman de Robert A. Heinlein, En terre étrangère, un classique de la science-fiction. C’est en fait le titre d’une chanson un peu oubliée d’Iron Maiden, parue sur Somewhere in Time (1987). Quand je me retrouve dans une situation où je me demande « Quessé que j’fait icitte? », c’est cette chanson qui me revient en tête.

En fait, loin de trouver négatives, mes aventures dans des endroits un peu incongrus, où je me sens tout seul dans mon genre, je profite du moment pour me faire un observateur extérieur. C’est le moyens que je trouve pour avoir du fun avec les copains, en faisant remarquer les trucs qui autrement auraient passé complètement inaperçus.

Des exemples? Vous avez peut-être lu mon papier, sur mon passage à cette présentation de Primerica, en juin. Si un jour j’ose participer à un dîner-causerie de l’Institut de la Vérité Économique Immuable et Totalitaire de Montréal (IEDM), vous imaginez bien l’histoire… Cette fin de semaine, ça m’est arrivé trois fois, en moins de douze heures.

J’ai reçu samedi la visite de Fred, le frère de Sébastien-la-grande-brute, venu avec JF faire un tous à Montréal. Ils m’avaient demandé de squatter mon salon. La veille, ils avaient assisté à la partie de l’Impact, pendant que j’étais à la pendaison de crémaillère chez Caroline, avec d’autres Renaudbréens de la succursale X, où j’en profitais pour arroser l’obtention de mon nouvel emploi. Ils m’ont retrouvé chez moi, dans mon petit paradis d’Hochelaga-Maisonneuve. Eux aussi, en arrivant, on remarqué mon charmant voisinage d’en face, dont ils venaient de prendre le stationnement de la « clientèle »… Après avoir déplacé leur voiture, on s’est installé sur la terrasse arrière, afin de se raconter nos dernières aventures. Puis nous avons planifié la soirée, soit sortir au La Tulipe, pour la soirée Pop 80. Je les ai donc accompagné, habillé un peu plus pour la circonstance. Je me suis dit que mon t-shirt marteau-faucille ne passerait pas inaperçu, j’ai donc porté quelque chose de plus neutre à la place, un maillot de football. Mais j’avais quand même une grande patch « Doom » dans le dos de ma veste, c’est bien certain, je n’allait pas sortir sans mes couleurs…

Avant d’aller à l’ancien Théâtre des Variétés, nous avons retrouvé Annick chez elle, la copine de JF. Puis nous sommes allé entendre des succès des années 80, mes années d’adolescence, afin de me rappeler cette période que j’ai vécu très directement. C,est quand même cocasse, je connais le moindre succès de ces années-là, mais ne demandez pas à quoi ressemble la musique de Justin Timberlake ou des Pussycats Dolls…

À vue de nez, peut-être que je n’étais pas le seul à ignorer le beat pop des années 2000. Lorsque nous sommes entré, je me souvenais que la seule fois où je suis venu pour le Pop 80, il y avait du monde mais pas tout à fait le même genre. D’abord, en entrant, la première chose remarquable est la disproportion des sexes, qui ressemble à celle qu’on retrouve sur le site de Réseau Contact : trois gars pour une fille. De plus, on retrouve plutôt la catégorie « jocks de banlieue venus veiller à Montréal ». De moins en moins pour nous inciter à rester, malgré que nous avons eu à payer l’entrée. Fred parle de « party de saucisses », mais je pense avoir eu le mot final, pour qu’on sorte au plus vite de d’là : « J’ai l’impression d’être au Rock’N’Roll Palace… ». La phrase qui tue. Fred et JF sont originaires de Lévis comme moi, ils ont su très vite de quoi je parlais. Surnommé « Le bar de la dernière chance », cet endroit situé sur le bord de l’autoroute 20, juste avant d’entrer dans la zone Pintendre, pourrait avoir sa soirée Pop 80, mais pas seulement la musique, car les habitués ont l’air tout droit sortis de ces années où je les ai connu de vue, à la polyvalente. Les filles avec des coupe soleil et les grands t-shirts en couleurs pastelle, les gars en loafers avec des bas blancs, les moustaches et les jeans délavés bleu pâle, tout y est. Quand on évoque la dernière chance, je vous laisse imaginer pourquoi, sans intention méchante envers les habitués de l’endroit…

Nous sommes donc entrés à notre alternative immédiate, l’Edgar Hypertaverne, ou quelque chose du genre… l’impression que j’ai eu, en arrivant, c’est d’avoir tombé de Charybde en Scylla. Autant on était dans le temple du quétaine à La Tulipe, là c’était la branchouille qui nous attendait, surtout les branchés avec des problèmes d’alcool. La musique? La même! Aux deux endroits, on a entendu « I’m too sexy » de Right Said Fred, le mannequin britannique au One Hit Wonder. Peu après notre entrée, notre Fred s’est fait accostée par une grande fille saoule, qui m’a rappelé comment on a beau être bien mis, ça ne donne rien si on ne sait pas boire. L’ambiance était assez infernale, du grand cruising bar, ou le « Meat Market », si vous préférez l’expression. Ça n’a pas empêché Fred d’aller à la chasse (la grande fille saoule était franchement pas présentable…), tandis que JF et Annick profitaient de leur présence mutuelle. Moi, je faisait semblant d’être le chaperon, en me promettant de revenir faire mon tour, maintenant que je suis prévenu de la nature de l’endroit… Ben quoi, une fois habillé comme ce populo en place, il n’est pas dit que je pourrais attirer les regard, autrement que sur mon linge!

Le lendemain (dimanche), lorsque nous avons émergé de notre sommeil et que Fred revenait de chez sa conquête (en feu, le Fred!), on avait prévu aller au Piknik Électronik, au Parc Jean-Drapeau. Audrey, ma jeune copine photographe, m’a d’ailleurs appelé pour me demander si j’y allait. Nous avons donc convergé là-bas, afin de profiter d’un bel après-midi d’été de septembre, en sachant qu’il n’en restait pas tellement devant nous.

Fred et sa conquête partis des promener de leur bord, le grand JF et Annick également, je me suis retrouvé avec Audrey à notre endroit habituel, en l’absence de Luc et Lola. Monsieur Bobette, le ramasseux de canettes qui se promène en bobette, à défaut de pouvoir s’acheter un Speedo, était à son rendez-vous, inspirant les jeunes filles en bikini de se faire bronzer ailleurs que sous son regard. Lorsque Audrey est partie rejoindre son chum au TamTam, je me suis retrouvé seul sur le gazon, avec mon livre, ma bière et une flopée d’inconnus autour de moi, dont je ne savais rien d’eux. Sur le coup, je me suis dit que je devais peut-être essayer de retrouver mes amis, qui semblaient être partant pour aller voir le show perpétuel des trippeux de techno, rassemblés pour danser au soleil, au pied de l’espèce de monument en métal dont j’ai oublié le nom.

C’est drôle, bien que je sois allé assez souvent au Piknik cet été, je ne m’habituerai jamais à ce genre de personnes, que je surnomme « The Beautiful People », comme la chanson de Marilyn Manson. Cette dernière me revient instantanément en tête, quand je vois ce spectacle offert à mes yeux.

Je l’ai déjà évoqué, le Piknik et surtout son volet techno attire les fanas de cette musique, dont de nombreux gays. Ce dimanche-là, je pense que ça s’est donné le mot au Village. Ça doit ressembler à ça dans une discothèque du genre, beaucoup de gars en bédaine, les pectoraux au soleil, dansant dans une transe réelle ou fictive, entourés de superbes filles qui doivent maudire la création d’avoir fait de ces gars des êtres inaccessibles pour elles… Il y avait aussi plusieurs représentants de cette catégorie de gros virils, qui ne dépareraient pas dans une ligue de lutte, venus se rincer l’œil en bombant le torse sur les garçons. Meat Market total, version Village, à moins que ça soit la norme dans les bars, je ne sais pas. J’en suis venu à croire que la majorité de la population porte au moins un tatouage, c’est tout dire… En cherchant mes amis à travers ce monde, je pense avoir déparé le paysage, tant je n’avais pas d’affaire là et parce que je ne me met jamais en bédaine, car je trouve ça un peu colon. Dommage que la musique était trop forte, c’est dans ces moments où j’aime bien avoir une trame de fond, pour illustrer le tout. Dont « The Beautiful People » de Manson…

Vous pouvez imaginer mon sentiment, en écoutant cette superbe chanson :


The Beautiful People
I dont want you and I dont need you
Dont bother to resist, Ill beat you
Its not your fault that youre always wrong
The weak ones are there to justify the strong
The beautiful people, the beautiful people
Its all relative to the size of your steeple
You cant see the forest for the trees
You cant smell
Your own shit on your knees

Theres no time to discriminate,
Hate every motherfucker
Thats in your way

Hey you, what do you see?
Something beautiful, something free?
Hey you, are you trying to be mean?
If you live with apes, man, its hard to be clean

The worms will live in every host
Its hard to pick which one they eat most
The horrible people, the horrible people
Its as anatomic as the size of your steeple
Capitalism has made it this way,
Old-fashioned fascismWill take it away

(chorus)

Par bonheur, avant de me décourager de ce « Beautiful People », je suis tombé sur Geneviève, la copine de Sébastien (mon ancien coloc, un gars de Lévis et un rare votant de droite, comme Math le Magnifique, avec lesquels je m’entend très bien) et heureuse mère de sa fille Ève, qui semblait avoir un fun noir à jouer sous les jets d’eau. On s’est promis de se revoir tous ensemble éventuellement à un des shows qui s’en viennent (Cradle of Filth, Down, Queen of the Stone Age) au Métropolis.

Tiens, pendant que j’y pense, je souhaite un heureux anniversaire à Judyth, qui comme moi ne vieillit pas du tout dans sa tête…et qui doit me lire à l’instant.

Hi hi hi!

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