dimanche, janvier 20, 2008

Des politiciens, rien de plus...

Les habitués de ce blog connaissent mon intérêt à la politique et au politique. Je précise les deux sens du mots car ils ne signifient pas la même chose, au féminin et au masculin. Au masculin, le sens du mot « politique » a une signification reliés au fonctionnement des affaires publiques, selon la structure choisie par une communauté et son application. Le sens renvoi également aux idées, à la théorie. Au sens féminin, le mot politique s’approche davantage à celui que le commun connaît, soit la pratique des femmes et des hommes politiques, des partis politiques et de la militance. Il est lié aux luttes et au débats proprement dits. C’est ce que nous retrouvons à l’avant-plan de l’actualité.

Mon intérêt personnel est plutôt lié au premier sens. Ceux qui me connaissent entendent souvent mes rengaines sur le besoin de réaffirmer le collectif, dans un contexte où son contraire, le privilège accordé à l’individualisme, risque d’amener une lente atomisation de la société. Pourtant, je m’intéresse aussi à des événements sans doute anodins, qui en disent long sur les capacités réelles de certains élus à assumer le mandat qu’ils ont obtenus de la population. C’est ainsi que je demeure un démocrate convaincu, tant il est possible d’allonger ou de couper court aux carrières politiques de tel ou tel élu, selon la perception que nous avons de lui. Je pourrais être qualifié parfois de « potineur »…pourtant, que serait l’ambiance de la scène politique, s’il était peu ou pas possible pour nous de qualifier le travail des élus? J’adore également la satire politique, c’est pourquoi il m’arrive d’essayer d’en faire, sans grand succès. Dans un contexte où nous avons tellement de matière à pouvoir en faire, je me demande souvent pourquoi nous n’avons pas, au Québec, l’équivalent du Charlie-Hebdo ou du Canard Enchaîné en France, en dehors de l’excellent mensuel Le Couac, qui vivote depuis quelques années.

À défaut d’avoir du talent pour la satire, je rapporte souvent les faux-pas de quelques politiciens, dont je n’apprécie guère leur prétention à travailler pour la chose publique. Bien sûr, les réguliers de ce blog ont remarqué mes idées de gauche, d’où mes critiques plus fortes envers les conservateurs et autres personnalités liées au libéralisme. Ça serait faire un peu court, je ne peux faire que la part des choses, quand un tel personnage politique fait un bon coup, ou encore fait preuve de plus de jugement. Je me permet d’apprécier des politiciens, même au PLQ… mais rarement du Parti conservateur et de l’Union nationale créditiste (ADQ). C’est comme ça, ces deux derniers partis n’ont pas trouvé le tour de m’impressionner, contrairement à quelques élus libéraux (fédéraux ou provinciaux) ou péquistes. Loin de moi l’idée de promouvoir la carrière de quelques personnes, surtout si je ne serai pas porté à voter pour ces gens.

Ainsi, quand je regarde les débats à l’Assemblée nationale, je ne peux constater comment les libéraux ne peuvent faire autrement que de bien paraître, devant l’Opposition officielle qu’ils on en face d’eux. Encore l’autre jour, j’ai remarqué ce petit sourire de Jacques P. Dupuis, député de St-Laurent (et accessoirement le type contre lequel je me suis présenté en 2003, pour défendre la bannière de l’UFP), quand il s’est levé pour répondre à un adéquiste, ce dernier n’étant pas foutu de construire un argumentaire solide. Même un politicien dont je n’apprécie que très rarement les interventions, le Premier ministre Jean Charest, peut trouver grâce à mes yeux, quand il fait preuve de pragmatisme et de solidité. Le meilleur exemple que j’ai en tête est son éloignement des conservateurs, par sa critique acerbe envers la pseudo-aide du gouvernement Harper envers les travailleurs forestier et l’industrie forestière, conditionnel à l’adoption du budget. J’ai qualifié cette position des conservateurs de « prise d’otage », dans un contexte où cette attitude de basse politique est inacceptable. Charest a fait le bon choix, en s’opposant fermement au gouvernement fédéral. Ça semble être appréciable, si on regarde les résultats du dernier sondage. Au contraire, le chef de l’Opposition, Mario Dumont, soucieux de ne pas heurter son nouvel allié à Ottawa, a eu la bouche plutôt molle… Les électeurs des régions touchées devraient s’en rappeler, lorsqu’ils devront appuyer à nouveau le pseudo-héros du Québec rural.

Et celui-là, qu’est-ce qu’il est mauvais!

Je n’apprécie pas du tout le ministre des affaires étrangères, Maxime Bernier. Député conservateur de la Beauce, élu avec un score digne d’un libéral anglophone de l’ouest de l’île (pour ne pas écrire : digne d’un score de Saddam Hussein…), il est aussi l’ancien vice-président de l’Institut thatchérien de la Vérité Économique révélée et immuable (IEDM). C’est un dogmatique, convaincu du succès des mécanismes du libre-marché dans tous les aspects de la vie en société, y compris les relations humaines… Quand il a commencé sa nouvelle carrière politique, ce grand dadais, devenu une vedette au Québec, a été nommé à un ministère digne de ses compétences d’économiste et détenteur de la grande vérité immuable, le ministère de l’industrie et du commerce. Dès le départ, il s’est donc employé à réduire les règles de la télécommunications, afin de permettre, selon lui, une amélioration de la compétition dans ce secteur. En fait, ça a surtout aidé les joueurs existants, au détriment des consommateurs. Mais bon, quand on est ministre et qu’on détient la vérité…

Curieusement, son infaillible confiance envers les sacro-saintes lois du marché ne lui ont pas nécessairement attiré toute la sympathie du milieu des affaires. On a beau se réclamer du dogme, certains des plus influents financiers de Bay Street, la rue des affaires à Toronto, ne semblaient pas convaincu comme le bon ministre. C’est pourquoi le PM Harper, soucieux de répondre à ses électeurs les plus proches (ben oui, ceux-là…), a profité d’une remaniement ministériel pour promouvoir son ministre beauceron vers le ministère des affaires étrangères. En effet, quoi de mieux que ce ministère, pour récompenser un défenseur du libre-marché et en faire un missionnaire de cette vérité révélée, partout dans le monde. Surtout, on lui a donné le mandat de faire avaler au électeurs québécois l’obligation de maintenir les troupes canadiennes en Afghanistan.

Plus le temps passe, on sent que le ministre semble mal à l’aise dans son rôle, comme chef de la diplomatie canadienne. On se souviens de sa distribution de gâteau Jos Louis aux soldats stationnés à Kandahar, en octobre dernier, une façon des plus ridicule de se faire remarquer. Dès lors, on s’est demandé à Ottawa si on n’avait surévalué les capacité du grand Beauceron. Il avait beau avoir eu la plus grande majorité de tout le caucus conservateur, l’appui massif des fédéralistes de la Beauce et du milieu des affaires de la région, qui lui ont donné son appui sans condition, comme il l’avait fait à son père Gilles, en 1984 et 1988, cela ne lui a pas nécessairement donné toute les qualités. Il est possible que sa confiance aveugle envers l’économie au détriment de tout autre savoir, lui a valu certaines limites, comme dire que l’Ayatollah Khomeini est le chef d’État actuel de l’Iran en pleine conférence, en dépit de sa mort survenue il y a près de vingt ans.




La dernière nouvelle concernant le bon ministre Bernier est sa capacité de se transformer en carpette, telle que l’exige son poste de diplomate en chef. Un document servant à la formation des nouveaux diplomates contenait l’information voulant que les États-Unis et Israël sont du nombre des pays se servant de la torture… La nouvelle devenue publique, nous avons vu le ministre Bernier s’étendre de tout son long, pour nier ce qui semble être une évidence pour tout organisme défendant les droits de l’homme, mais pas nécessairement pour les membres de notre diplomatie. Il y aurait des vérités qui sont donc à taire, si on en croit la précipitation du ministre…

Avec cette dernière histoire, je pense bien voir une nomination prochaine pour le ministre, mais en dehors du cabinet. Un bon boulot très bien payé, avec assez de prestige pour lui permettre de sortir la tête haute, une pratique habituelle pour les PM, afin de se débarrasser des gênants sans perdre la face…

Enfin, on se le souhaite!

Si ce député n’existait pas, il aurait fallu l’inventer!

Celui-là, je souhaite de le réentendre souvent. Avec sa tirade récente, en entrevue à CJMF, il vient de prouver ce que RBO avait caricaturé lors du dernier Bye Bye : les députés de l’ADQ seraient une bande de faire-valoir de leur chef et doivent leur élection à celui-ci. Individuellement, ce n’est pas fort… Il s’agit bien sûr du député adéquiste de Montmorency, Hubert Benoît. Interrogé sur la prédominance de son chef, de Gilles Taillon et de Sébastien Proulx et du silence de tous les autres, lors de la période des questions à l’assemblée nationale, voici ce que le bon député a répondu :

« Il vaut mieux se taire et avoir l'air niaiseux que parler et prouver qu'on l'est »

Wow. Si j’avais imaginé cela, dans la bouche d’un député adéquiste, on aurait trouvé cela exagéré, comme humour…



Il ne doit pas être niaiseux tant que ça, le bon député. Avant de devenir député, il était conseiller financier. Il semblerait que son apprentissage dans sa nouvelle fonction soit plus longue…

Il y en a d’autres qui ont vite saisi le sens de leur nouvel emploi. Parlez-en à Simon-Pierre Diamond, lui qui a si bien manœuvré au dernier conseil général de l’ADQ, pour que les positions « vertes » soient battues… en passant, c’est lui le critique de son parti en matière d’environnement!

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