mercredi, octobre 24, 2007

Ah, ces patrons qui nous aiment!

Hier soir, j’ai renoué brièvement avec mon unité syndicale, celle de Renaud-Bray, dont je suis toujours membre, malgré mon renvoi en juillet dernier. Tant que mon cas ne sera pas soumis à la décision d’un arbitre, je demeure membre de mon syndicat. Bien sûr, je ne fais plus partie de l’exécutif mais quand même, je demeure au courant de ce qu’il se passe dans l’entreprise de mon ex-bon patron.

Évidemment, plus ça change… à l’assemblée d’hier soir, en écoutant mes ex-collègues, j’ai constaté que les mêmes faits demeurent, l’entreprise n’a pas amélioré ses relations avec notre unité. On demeure toujours la même bande d’ingrats dont il faut soumettre, avec des politiques de travail frisant l’absurde. Le règlement de l’équité salariale n’est toujours pas obtenu, après des années, l’entreprise cherche à imposer le même règlement ne prévoyant aucun réajustement, malgré les évidences. Quelqu’un, quelque part, doit se mordre les pouces pour avoir eu une plus grande considération salariale envers une personne en particulier, allez savoir pourquoi, qui doit avoir un talent fou au volant de son camion… J’ai évoqué l’autre fois l’arrivée du code des politiques internes de l’entreprise, dont nous sommes tenus de suivre à la lettre, avec son lot d’incongruités. Je l’ai eu entre les mains, c’est vraiment fascinant de voir comment elle considère notre maturité et notre professionnalisme…bien sûr, il aurait été préférable de consulter nos représentants syndicaux, avant de créer une autre source d’irritation pour tout le monde, mais encore là, le sacro-saint droit de gérance semble être la réponse pour tout, dans cette boîte.

Au moins, j’ai appris que la direction a accepté de régler mon cas avec un arbitre que nous avons proposé…nous en étions à je ne sais plus combien de propositions refusées de sa part.

Par ailleurs, j’en ai su une autre, sur le Big Brother de mon ex-employeur. Renaud-Bray s’intéresse de près aux écrits de ses employés, sur MySpace et FaceBook. Pour justifier un ou des salaires consacrés à cette tâche, suite au « succès » de mon renvoi, les sites sont systématiquement fouillés, pour retrouver les employés ayant commis le même genre de « déloyauté » qui m’a valu qu’on me jette dehors. Dans un des numéro de Jobboom, consacré à ce phénomène, plusieurs employeurs utilisent ce stratagème, pour asservir davantage leurs employés et les soumettre à une « omerta ». C’est le revers du cas de la compagnie Enron, laquelle avait soulevée sur Internet son lot de soupçons de ses employés, inquiets de la tournure que prenait l’entreprise, avant les révélations incroyables qui a précipité sa chute et la perte des économies de milliers de personnes. Désormais, on dirait que ce genre d’entreprises incapables de dialogue avec ses employés cherchent à les faire taire, de la même façon dont j’ai été victime.

Une autre librairie…même combat!

J’ai appris également hier que les camarades de l’autre grande unité d’employé(e)s de librairie du SEPB 574, l’unité Chapters-Indigo (la succursale de la rue Sainte-Catherine ouest, à Montréal), ont voté à 71% pour donner un mandat de grève à leur comité exécutif. Les négociations semblent traîner en longueur avec leur employeur, qui semble peu intéressé de régler rapidement. Il semblerait bien que la direction de Chapters-Indigo soit au diapason avec notre employeur, sur la façon de voir notre travail. Il est évident qu’on doit être sous-payés, malgré nos qualifications, parce que le commerce au détail se doit de maintenir des salaires très bas. Pour eux, la bonne parole est la suivante : « C’est ainsi, faites avec! », pendant que les actionnaires de ces entreprises se remplissent les poches avec la plus-value des ventes. Toujours la même rengaine.

Par ailleurs, on est tout de même surpris d’entendre la Fédération des Chambres de commerce observer avec appréhension la performance de l’économie du Québec, en lui accordant la note C-, lors d’une conférence tenue lundi dernier. Étonnant quand même, lorsqu’on voit les abonnés des conférences de l’Institut de la Vérité Divine de l’Économisme triomphant de Montréal (IEDM), acquis au néo-libéralisme, s’inquiéter des bas salaires octroyés parmi les emplois récemment créés….ben voilà, ça se réveil, ce beau monde! Laisser les gens dans la précarité et avec tout juste de quoi pour ne pas trop se plaindre, ce n’est pas la formule gagnante pour obtenir un maximum d’investissement des employés. Il y avait pourtant un dénommé Ford, un constructeur d’automobiles du même nom, qui avait réalisé cela quelque part dans les années 20, que des employés bien rémunérés donnaient un meilleur rendement au travail. Il s’était fait cracher dessus par ses pairs, les patrons, qui n’en revenaient pas qu’il puisse adhérer à une vision qualifiée de…communiste! Si l’exemple de Ford peut être utile au beau monde des chambre de commerce, à savoir que la lutte à l’inflation, par l’octroi de bas salaire, a atteint ses limites depuis longtemps…

En parlant de l’IEDM…
On m’a envoyé ce petit vidéo-maison, réalisé avec les moyens du bord, sur la grande institution du savoir en canne qu’est l’IEDM. Ça vaut la peine de s’y attarder, les gars des Alarmistes ont un sens de l’observation très aiguisé…

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