mercredi, octobre 17, 2007

Lendemain de spectacle= soirée tranquille!

Encore une soirée mémorable au Métropolis, hier soir. J’ai annoncé plus tôt, à 5h45, que j’avais la chance d’aller voir en spectacle gratuitement, encore une fois par le biais de Judyth, le groupe Queens of the Stone Age. Popularisé par leurs succès radiophoniques, je n’ai pas été étonné d’apprendre, un peu avant le début du show, que la salle affichait « complet ». Wow, pour une fois, j’allais voir un groupe plus populaire que mes préférés. Pour tout dire, le groupe compte désormais un fan de plus.

Les deux groupes en première partie, Biffy Cliro et The Black Angels, ont été à la hauteur du travail qu’on leur a demandé. Surtout, je retiens le nom du second groupe, une révélation sur scène, mais aussi un puissant flash back d’une autre époque. En effet, quand le groupe a commencé, j’ai pu placer le nom d’un autre groupe depuis longtemps disparu, de la scène de Québec. Je crois que c’est bien la première fois que j’entend un groupe dont la musique est similaire à celle d’un groupe obscur, qui aurait pourtant mérité d’être mieux connu. Le groupe de Québec s’appelait Stir Before Using et jouait un rock dur et atmosphérique, à mi-chemin entre les premières productions alternative des années 80 et Black Sabbath. À ce que je sache, ils ont enregistré un démo, mais la vie du groupe a été éphémère, entre les années 1993-94. Il avait l’avantage d’être appuyé par une voix féminine ensorcelante, ce que n’ont pas les Black Angels. Néanmoins, le groupe du spectacle d’hier s’est fort bien tiré de son défi, soit intéresser les nombreux fans de QOTSA.

Ils n’ont pas été déçus, ces fans, nous non plus. Une solide équipe, derrière le charismatique chanteur Josh Homme, nous ont démontré tout un savoir faire technique, habillement nourri d’une vibration qui a littéralement enflammé le public. Je peux en témoigner, car moi et Judyth avons eu le privilège de voir le spectacle du haut d’une des deux loges, près de la scène. Rien du spectacle ne nous a manqué, ni sur scène ni dans la foule, dont l’ardeur de la mêlée générale ne s’est pas ralentie une seule fois durant la soirée.



Ces amis autoproclamés…

Dernièrement, sur le site Blogue.ca, une chronique nommée « La société parfaite de Monsieur J. » a fait son apparition. Son auteur, inspiré probablement par la montée de la droite conservatrice et rétrograde au Québec, s’est probablement dit qu’il était temps de s’exprimer, même si les idées qu’ils proclament sont d’une autre époque, dont la droite avec laquelle nous sommes habitués de traiter ne s’y reconnaît pas vraiment. Ce monsieur J. se présente comme un défenseur des riches, ceux à qui nous devons beaucoup, dont l’établissement de la civilisation. En effet, monsieur J. va jusqu’à défendre le colonialisme, qualifie les cultures amérindiennes de « barbarie », dénonce la compassion et l’humanisme, au profit d’une idéologie hybride rassemblant le capitalisme pur et l’impérialisme. Ainsi, « la société parfaite » ressemble à s’y méprendre à l’image démoniaque de la société capitaliste que cultive une certaine extrême-gauche, pour rassembler les plus inquiets sous sa bannière. Je vous laisse en juger par vous-même.

Curieusement, l’auteur m’a placé dans sa colonne « amis ». C’est peut être vrai, dans la mesure où quand je m’oblige à lire cette chronique, j’ai l’impression qu’elle est écrite pour me faire réagir. J’ai tombé dans le panneau, j’ai donc laissé des commentaires acerbes, en soulignant le fait que le jupon de la provocation dépassait. Le plus drôle, c’est quand j’y pense, j’ai déjà tenu ce rôle, il y a trois ans.

À l’été 2004, lorsque la station CHOI-fm, où sévissait Jeff Filion et consort, a été près de perdre sa licence du CRTC, une mobilisation sans précédent pour la région de Québec a mené à la création de plusieurs groupes de défense de la station, dont un forum des fans de CHOI, les ci-devants « X ». L’un d’entre eux, un dénommé Thompson, s’est mis à jouer les analystes politiques sur son forum, en suivant ce que son idole déclarait le matin, avec une moyenne de trois fautes d’orthographe par ligne. Cette catégorie de démagogues en herbe se sont mis à déraper, à dénoncer une société québécoise menée par une coalition de dangereux gauchistes et de profiteurs du système, au dépend des créateurs de richesse, etc. C’est à ce moment qu’est apparu sur le forum des fans de CHOI un autre excité de la liberté du capitalisme, Lucien Lavoie. Celui-ci s’est mis à en mettre davantage, allant jusqu’à décrire sa société idéale, qu’il avait emprunté à ses lectures des auteurs libertariens. Une société menée uniquement par les lois du marché, entièrement privatisée, dans laquelle nous ne retrouvons plus de grands groupes, mais seulement des petites communautés vouées à se livrer une âpre compétition, les unes contre les autres. Pour ceux qui ne s’adaptent pas, un mot d’ordre : « Malheur aux vaincus! ». Ainsi, on recrée les conditions des Etats-Unis du Far west, avec sa justice privée, sa loi du plus fort, ses communautés indépendantes les une des autres, dans la défiance et l’intimidation, ainsi que tout l’arbitraire que cette mentalité impose. Plusieurs lecteurs ont été attirés par ses propos, certains s’en sont méfiés. D’autres ont réalisé qu’au-delà de la volonté de sauver le droit de parole de Filion, ils n’appuyaient pas tous ces dérapages, encore moins celui de ce type, Lavoie, qui a écrit des insanité sur les pauvres, qu’on devrait laisser à leur sort et vous imaginez bien le reste…

Lucien Lavoie, c’était moi. J’avais endossé le rôle d’un hargneux, qui a décidé de reprendre à la lettre la pensée objectiviste de Ayn Rand, mélangé avec la démagogie libertarienne que l’on retrouve au webzine Le Québécois libre et les livres des auteurs du même acabit, pour la plupart parus aux Éditions Varia, avant son rachat en 2005 par un membre de la famille Bourgie. Je me suis amusé à provoquer les « X », en leur proposant de former un nouveau parti de droite, qui serait non seulement voué à imposer à la société un capitalisme intégral, en démantelant tous les acquis de la Révolution tranquille et en créant une contre-révolution, pour aller plus loin que l’Angleterre sous Margaret Thatcher ou encore les États-Unis de Ronald Reagan et des Bush père et fils. Un exemple pour le monde entier, rien de moins!

Je ne m’attendais pas à relire ici un genre d’émule, sûrement involontaire…je reviendrais sûrement sur le sujet, ça m’intrigue beaucoup, cette chronique…

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